Avec plus de 2,4 millions d’exemplaires (toutes versions confondues) vendus dans le monde depuis son lancement en 2002, la Renault Mégane II est non seulement un best-seller, mais elle est aussi leader de son segment en Europe. Un joli succès commercial que le premier constructeur français tient à entretenir. Pour cela, point de changement radical, mais plutôt un tout léger lifting de carrosserie, qui s’accompagne toutefois d’un Diesel assez musclé.
Concernant le volet esthétique, il est révolu le temps (2002 et 2003) où l’on jugeait le design de la Mégane II comme un peu trop exubérant, voire déroutant. L’allusion est surtout faite à sa lunette arrière courte et bombée, montée sur un hayon vertical. Pourtant, la Mégane II a fini par gagner son parti pris stylistique, sa singularité faisant toute sa différence avec les autres compactes. Du coup, pas question de dénaturer le concept à l’occasion de ce restylage de milieu de vie. Les designers se sont donc limités à revoir quelques atours du véhicule. Ceci étant, la face avant a été sensiblement modifiée, avec à la clé un regard plus agressif. Outre un bouclier redessiné et intégrant une large prise d’air, on note l’apparition d’entrées d’air additionnelles qui font prolonger la forme longiligne des projecteurs. Du coup, la calandre voit son dessin évoluer à la façon du minispace Modus, avec notamment le logo de la marque constituant en quelque sorte le museau de l’auto.
A l’arrière, les principaux changements concernent le bouclier inédit et les blocs de feux dont le fond retouché intègre une barrette translucide blanche et ce, qu’il s’agisse de la version cinq portes ou de la berline longue à trois volumes. A côté de cela, de nouveaux enjoliveurs et motifs de jantes complètent ce toilettage de la carrosserie, qui au passage, s’offre de nouvelles teintes. En somme, les responsables de la marque parlent d’un regard «plus accrocheur» et globalement d’une meilleure qualité perçue. Cette seconde affirmation est surtout perceptible à bord du véhicule.
A travers ses quatre ambiances revisitées, l’intérieur se veut en effet plus cossu d’apparence. En témoignent le plastique moussé et grainé qui recouvre la coiffe de la planche de bord, ou encore les cadrans qui reçoivent un rétro-éclairage de couleur blanche et des aiguilles plus fines, ce qui est censé offrir une meilleure lisibilité de l’instrumentation. C’est ce qui nous a le plus frappé à bord de nos versions d’essai, bien qu’elles étaient habillées d’une sellerie crème claire du plus bel effet.
La qualité de fabrication et d’assemblage est toujours de bonne facture et parallèlement à la présentation intérieure, les équipements ont également évolué pour s’adapter à cette remise au goût du jour (et à l’offre de la concurrence). Outre une climatisation revue pour plus d’efficacité et une meilleure diffusion de fraîcheur, on voit ainsi apparaître de nouveaux essuie-glace à lame souple intégrée (de type «flat blade»). Le radar de recul (ou aide arrière au stationnement) équipe la Mégane 5 portes dès la finition Confort, tandis qu’il devient disponible sur la version 4 portes. Autres améliorations, celles apportées au fonctionnement du capteur de pluie et de l’allumage automatique des feux, qui gagnent en réactivité.
Mais les principaux changements apportées à la Mégane sont d’ordre technique. Le constructeur annonce des trains roulants, ainsi qu’une direction revus pour plus de précision et de confort de conduite. Point de doute là-dessus, puisque lors de notre première prise en main dans les environs de Nice (en France), nous avons pu découvrir ou plutôt redécouvrir les qualités dynamiques de cette Renault.
Sous le capot, la gamme de moteurs essence reste inchangée s’étalant du 1.4 l de 100 chevaux au 2.0 l Turbo de 165 ch (220 ch sur le coupé Sport). Reste les plus grands changements de ce restylage, la nouvelle palette de moteurs Diesel. Il y a d’abord les deux blocs 1.5 dCi de 80 et 100 ch qui gagnent 5 chevaux supplémentaires. Selon Renault, la version à 105 ch présente plus le meilleur rapport puissance/consommation, puisqu’elle revendique en moyenne 4,7 l/100 km.
En second lieu, le 1.9 l dCi de 120 ch est passé à 130 ch pour un couple de 300 Nm (et une «conso» mixte de 5,6 l/100 km). Puis surtout, il y a l’arrivée d’un tout nouveau 2.0 l dCi, qui développe 150 ch pour un couple de 340 Nm constitue. Associé à une boîte manuelle à 6 vitesses et doté d’un turbo à géométrie variable et d’une rampe commune à injecteurs piézo-électrique, il autorise à la Mégane des performances assez intéressantes pour une voiture de ce segment. Le 0 à 100 km/h s’accompli en 8,7 secondes, tandis que la vitesse de pointe atteint 209 km/h.
Seul regret pour ce Diesel «sportif», il ne pourra pas être commercialisé sur le marché marocain, puisque la sophistication et la finesse de son injection revendique un gazole à taux de soufre de 50 ppm, voire 0 ppm. Et au Maroc toujours, la Mégane restylée ne sera pas commercialisée avant le mois d’avril prochain. Si l’on peut d’ores et déjà parier que la gamme de motorisation actuelle sera maintenue, on ignore cependant ce qu’il en sera pour les configurations d’équipement. Idem pour ce qui est des éventuelles répercussions de ce restylage sur la grille des prix. Enfin, bien que ce restylage ne soit visuellement pas profond, il aura tout de même été assez coûteux pour Renault, qui parle de 93 millions d’euros de coût de développement. Difficile alors de croire que la nouvelle Mégane n’a pas été totalement renouvelée.
• DNES à Nice Jalil Bennani