Entre constructeurs automobiles et équipementiers existent une longue histoire d’amour. Les premiers ne peuvent bien évidemment pas se passer des seconds alors que ces derniers se surpassent pour parer le mieux les créations des premiers. Cette règle est valable partout. Au Maroc, les industries des équipements automobiles est en plein essor.
Répondant à une demande de plus en plus croissante, de nombreuses unités industrielles se sont installées un peu partout au Maroc et produisent une grande variété de produits qui vont des faisceaux de câbles, sièges et garnitures, composants en matière plastique et caoutchouc, verres, batteries, radiateurs, garnitures de freins, filtres, chemises/pistons, en passant par les composants mécaniques et électroniques ou encore la carrosserie industrielle. Employant près de 280.000 personnes, ces entreprises ont connu ces trois dernières années une croissance importante de la production située à près de 16 % annuellement. Résultat : le marché de la sous-traitance automobile est passé de 977 millions de DH en 1996 à plus de 2 milliards 650 millions de DH en 2002.
Mais grosso modo, le marché est partagé en trois types d’entreprises, estime «La Lettre» du Centre marocain de conjoncture (CMC) parue récemment. Les premières réservent leur production à l’international.
Pour ce faire, elles possèdent un outil industriel performant et travaillent avec des volumes significatifs sur un nombre limité de produits et de technologie.
Les secondes sont de taille moyenne et possèdent un outil industriel flexible orienté vers le marché local de première monte et rechange ainsi que sur des niches de marchés européens comme la rechange indépendante. Quant aux troisièmes entreprises, elles sont de taille modeste, usant de technologies obsolètes et focalisent leur intérêt sur le marché local ou régional.
Autre fait saillant de cette industrie, l’intérêt que lui portent de plus en plus des investisseurs étrangers. Durant les trois dernières années, l’investissement a en effet progressé de 22 % avec notamment l’installation de nombreux équipementiers internationaux qui ont fait le choix de délocaliser une partie de leur activité industrielle dans notre pays. C’est le cas notamment du groupe Pessac France, de l’Italien Sews Cabind, de l’Américain Delphi Automotive System, du Portugais Yazaki Corporation ou encore de l’Allemand Automotive Wiring Systems. La plupart de ces équipementiers se sont installés dans la zone franche de Tanger, vu la proximité de ce site de l’Europe et les conditions fiscales et d’acquisition de terrain qu’il présente. Et ce n’est que le début, estiment les professionnels. Pour beaucoup d’entre eux, la sous-traitance automobile a de beaux jours devant elle.