Transformation du transport vers une mobilité durable
[box type= »custom » bg= »#eeedeb » radius= »5″]Une grande partie de consommateurs croit qu’il faut recharger les véhicules hybrides et se pose souvent la question sur la durabilité des batteries.
[/box]L’hybride fait timidement son chemin au Maroc. En effet, le pays ne compte qu’un petit nombre de véhicules hybrides. Et pour cause, plusieurs barrières freinent encore l’action d’achat auprès des consommateurs marocains y compris la barrière psychologique, à en croire les experts présents lors d’une table ronde organisée récemment par l’Aivam en marge de l’Auto Expo 2018. Malgré les multiples avantages que ce type de véhicules représente il n’en demeure pas moins que ce marché peine à gagner du terrain. «Le marché marocain est diésélisé à 96%, en l’occurrence un consommateur qui est axé sur le diesel», indique Selma Moukbil, directrice générale de Toyota Maroc.
Pour elle cette tendance est persistante même si le prix de diesel à la pompe se rapproche de plus en plus de celui de l’essence. Dans ce sens, la différence entre le prix du diesel et celui de l’essence a baissé ces dernières années pour atteindre à peu près un dirham sans pour autant encourager la décision d’achat. Par ailleurs, il existe d’autres barrières qui relèvent notamment d’un ensemble d’incompréhensions autour de la technologie hybride. Ainsi, une grande partie de consommateurs croit qu’il faut recharger les véhicules hybrides et se pose souvent la question sur la durabilité des batteries, indique-t-elle. «Il y a également une crainte d’acheter un véhicule qui peut être difficile à revendre par la suite», confie la DG.
Autre élément et non des moindres, le prix des voitures hybrides qui reste élevé par rapport aux autres types de véhicules. Au Maroc, plusieurs mesures ont été prises pour encourager l’achat des véhicules fonctionnant aux technologies alternatives. Il s’agit par exemple de la gratuité de la vignette ou encore la taxe sur les voitures de luxe. Toutefois, ces mesures restent insuffisantes par rapport aux attentes du marché. Mme Moukbil précise que «le marché reste en attente de mesures incitatives, beaucoup plus importantes et agressives à l’exemple de la France». Elle explique que le bonus accordé en France peut aller jusqu’a 10.000 euros, soit la moitié du prix d’une Renault Zoé. Pour sa part, Wahid El Kadiri, président de Volvo Maroc, a souligné qu’aujourd’hui le diesel revient beaucoup trop cher et la tendance actuelle fera que l’on se dirigera vers l’hybride.
De son côté, Said Mouline, directeur général de l’AMEE, a souligné que le contexte national actuel est favorable au passage aux technologies alternatives. Il a rappelé les différentes mesures prises par le pays pour réduire sa facture et améliorer l’efficacité énergétique, notamment en adoptant une politique volontariste. Celle-ci se traduit notamment par l’arrêt de certaines subventions. Il a mis l’accent sur les mesures qui seront adoptées et la volonté exprimée de rajeunir le parc automobile. Pour lui il est essentiel de sensibiliser les acheteurs aux avantages des véhicules hybrides et encourager la mobilité des flottes captives.