L’année 2005 étant achevée, l’Association des importateurs de véhicules automobiles montés (Aivam) communique les statistiques définitives relatives aux de véhicules neufs au Maroc, durant les douze derniers mois. Des chiffres plutôt positifs, puisqu’il en ressort un volume global d’environ 63.655 véhicules, toutes catégories confondues (voitures particulières, 4×4 et véhicules utilitaires légers), incluant l’importé (CBU) et le monté (CKD).
Avant de passer plus en détail tous ces chiffres, il incombe préalablement de dresser quelques constats. On commencera d’abord et tout simplement par dire que le marché automobile marocain croît d’année en année : 49.003 unités en 2003, 54.261 en 2004, puis plus de 63.000 en 2005. Dans l’absolu et en gros cela s’est traduit par une croissance qui est passée du simple (+ 10% environ) au double (plus de 20%).
La deuxième remarque est qu’au-delà des statistiques, le marché automobile marocain a acquis une certaine maturité. Le parc est en perpétuel renouvellement et les habitudes commerciales de la clientèle marocaine ont bien évolué durant ces trois dernières années. Plus précisément, on remarque de nos jours que beaucoup de gens changent de voiture en moyenne tous les quatre, ou cinq ans… au grand bonheur des importateurs automobiles marocains. Il faut dire aussi que ces derniers s’activent de plus en plus à lancer les dernières nouveautés des constructeurs. A côté de cela, ils (les importateurs) multiplient les opérations promotionnelles et affichent une certaine agressivité sur le plan communicationnel. En gros: des promos et de la pub. Ajouter à cela une multiplicité des offres de financement, dont le leasing pour les particuliers, et vous obtenez des «acheteurs de véhicules neufs».
La troisième constatation relative à la vente de véhicules en 2005 nous amènes à penser que l’effet «Logan» n’a pas eu lieu. La voiture économique de Renault n’a été livrée qu’à 2.500 clients entre le 7 juillet (date de son lancement) et le 31 décembre derniers. Principale explication à cela : seule la version essence était disponible, or plus de 70 % des véhicules vendus sur le marché national sont en Diesel.
Maintenant, s’agissant de la nomenclature du marché automobile marocain et de ces différents acteurs, l’année 2005 aura été celle d’une redistribution de cartes. Et si plusieurs classifications peuvent être faites, on se contentera de n’en retenir que deux principales. L’une prenant en considération les véhicules particuliers et utilitaires légers (VP + VUL) strictement importés (CBU), l’autre se limitant aux véhicules de tourisme (VP), mais importés et montés localement (CBU + CKD). Dans le premier classement, soit celui de la marque ayant vendu le plus de véhicules importés, c’est Toyota du Maroc qui truste la première place, avec un total de 7.249 unités écoulées en 2005, dont 6.156 VP.
L’importateur de la marque nippone profite toujours du succès de sa Corolla, mais dont il reste fortement tributaire au niveau des ventes. Dans le second classement, c’est Renault Maroc qui tient la dragée haute. La filiale marocaine du constructeur au losange peut se targuer d’avoir le statut de la marque la plus vendue du Royaume, avec un total de 11.273 voitures de tourisme (CBU et CKD), dont 5.686 Renault Kangoo montés à la Somaca. Du coup, ce dernier conserve donc son statut de véhicule le plus vendu au Maroc et ce indépendamment de 749 exemplaires de Kangoo CKD, mais en version utilitaire léger. Derrière Toyota et Renault, arrive Peugeot qui totalise 5.273 voitures de tourisme (CBU) et 4.041 autres (des Peugeot Partner avec banquette) produites localement.
Volkswagen se poste à la quatrième place du marché des VP importés avec un cumul de 4.769 unités vendues. Dans ce classement, VW est la dernière marque à détenir une part de marché à deux chiffres (11,56%), derrière Toyota (14,92%), Renault (13,54%) et Peugeot (12,78%). Viennent ensuite Fiat et Citroën, qui totalisent respectivement 2.644 et 2.600 VP CBU vendus, ainsi que 6,41% et 6,30% en termes de parts de marché. Derrière ces deux marques, Hyundai et Kia ont comptabilisé 2.477 et 2.354 véhicules de tourisme vendus. Avec la marque SangYong (importée par Auto Nejma), ces trois labels coréens ont un point commun : les plus fortes progressions sur le marché en 2005 (243,70 % pour SSangYong, 174,31% pour Hyundai et 115,96% pour Kia).
A l’inverse, Honda réalise une contre-performance de -3,26% et ne parvient pas à dépasser le cap des 2.000 véhicules vendus durant l’année 2005 (1.900 exactement). Enfin, dernières marques dans ce classement à avoir pu vendre plus de 1.000 unités, Opel (1.125) et Ford (1.051) enregistrent des progressions 2004/2005 positives, avec respectivement 50% et 10,52%. A n’en pas douter, l’importateur de Ford (Scama, groupe Auto-Hall) profitera de la dernière Focus autant qu’a pu le faire Opel avec la nouvelle Astra. Même projection positive à prévoir du côté de Seat, qui rencontre déjà une forte demande pour la toute nouvelle Leon. En attendant, son importateur marocain, Bavaria Motors, a clôturé 2005 à 409 ventes réalisées, dont 57 durant décembre, son meilleur mois de l’année dernière. Décembre 2005 a aussi été le meilleur cru de 2005 pour les trois principaux labels allemands du haut de gamme : Mercedes, BMW et Audi.
Toujours en tête, la marque à l’étoile a atteint un volume de 624 unités vendues, dont 130 comptabilisées pour le seul mois dernier. Elle est talonnée par BMW, qui avec ses 500 véhicules vendus marque une évolution de 17,65% entre 2004 et 2005. Mais la plus forte progression est à mettre à l’actif de la marque aux anneaux. En effet, avec 364 bons de commandes signés, les ventes d’Audi en 2005 enregistrent un bond de près de 50% par rapport à l’année 2004. En fait, s’il fallait une énième preuve de la bonne santé du marché, ce serait aussi les chiffres réalisés dans ce segment, dit premium. Cela, même si les professionnels s’accordent souvent à le considérer comme étant peu influençable par rapport aux fluctuations du marché.
En revanche, un véhicule comme la Dacia Logan devrait sensiblement doper les ventes de voitures neuves en 2006, d’autant plus qu’elle est désormais disponible en Diesel. Entre les deux motorisations, Renault Maroc envisage de vendre 12.000 Logan cette année, ce qui permettrait au marché de se rapprocher du fameux seuil des 100.000 unités vendues. Un objectif que l’Aivam ambitionne d’atteindre depuis un moment déjà et qu’elle finira par concrétiser.