Il y a tout juste quelques semaines, lors du dernier Salon de Tokyo, Volkswagen a présenté l’EcoRacer. Un spectaculaire concept-car à 2 places, pouvant être coupé ou roadster, selon que l’on mette ou enlève son toit dur amovible. Et avec sa vive couleur jaune, impossible pour les visiteurs de ne pas remarquer ce bolide sur le stand Volkswagen… Sauf que le plus surprenant de l’EcoRacer n’est visible que sur sa fiche technique et plus précisément au niveau de sa mécanique, qui affiche un excellent rendement en matière de Diesel.
Il s’agit d’un petit quatre-cylindres cubant tout juste 1.484 cm3, mais délivrant la puissance honorable de 136 ch à 4000 tr/mn, pour un couple constant de 250 Nm, de 1900 à 3700 tr/mn. Ce sont-là des valeurs record sur le plan du rapport cylindrée/puissance. Car, à valeur d’aujourd’hui, pour atteindre une telle puissance, il faut au moins un bloc un peu plus volumineux que ce 1.5 litre Diesel.
Chez Volkswagen c’est le 1.9 litre TDi de 130 à 150 ch ou alors le nouveau 2.0 l de 140 ch, tandis que du côté des groupes PSA (Peugeot-Citroën) et Ford, c’est un 2.0 l Diesel common rail (HDi ou TDCi) qui permet d’atteindre le cap des 136 ch. Encore plus surprenant, le moteur de l’EcoRacer ne fait pas appel à la technologie jusqu’ici chère à VW, à savoir les injecteurs-pompes, mais plutôt à un système common rail à injecteurs piézo-électriques. Il est d’ailleurs à préciser que le groupe Volkswagen va passer à la rampe commune pour tous ses prochains diesels, comme il l’a déjà fait sur le V6 3.0 litres d’Audi. Pourquoi un tel revirement ? Tout simplement parce que cette technologie reste coûteuse du fait de sa complexité.
Et bien que réalisé en fonte, ce petit 1.5 l Diesel à 8 soupapes ne grève pas pour autant le poids de l’EcoRacer. Celui-ci profite d’une carrosserie allégée en CFP (plastique renforcé au carbone), un matériau synthétique qui permet à l’auto de ne pas dépasser 840 kg sur la balance. Du coup, ses performances routières se révèlent assez intéressantes, du moins pour une sportive Diesel : 0 à 100 km/h en 6,3 sec et 230 km/h en vitesse de pointe. Mais surtout, VW annonce une remarquable sobriété (consommation de 3,4 l/100 km) et bien évidemment beaucoup moins de rejets toxiques (NOx et particules)… À tel point que ce petit moteur est conforme aux normes Euro 5, qui n’entreront en vigueur qu’en 2008.
En attendant, ce 1.5 l Diesel constitue un important axe de recherches pour le premier groupe automobile européen (VW). Ce dernier n’en dit pas plus pour le moment et garde secret toute illustration ou schéma concernant cette future motorisation qui devrait entrer en production à l’horizon 2007-2008. Si elle devait se concrétiser sur les prochaines nouveautés de la marque, cette nouvelle orientation mécanique permettrait à Volkswagen de confirmer définitivement son leadership en matière de Diesel et ce, dix ans après l’apparition des injecteurs-pompes. Une technologie avec laquelle VW a grandement contribué à révolutionner le Diesel et dont il était devenu le grand spécialiste, avec à la clé tout le succès commercial que l’on connaît aujourd’hui aux moteurs TDi.