Lancée au Maroc il y a tout juste quelques mois, la Volkswagen Jetta est donc une nouvelle voiture venue réclamer sa part dans un marché fortement concurrentiel, celui des berlines avec malle arrière. Une famille de véhicules dans laquelle on retrouve aussi bien des compactes tri-corps comme la Toyota Corolla Sedan ou la Renault Mégane quatre portes, que de familiales un peu plus grandes telles que les Peugeot 407, Citroën C5 et autres Ford Mondeo. La Jetta, elle, se positionne un peu entre les deux, du moins en terme de gabarit.
Extérieurement, cette Volkswagen est d’emblée reconnaissable en tant que telle. A l’avant, elle reprend quasi-intégralement tous les attributs stylistiques de l’actuelle Golf à savoir des phares en amande et un capot dont les deux nervures descendent jusqu’au bouclier, délimitant au passage, les deux rebords de la calandre.
En revanche, c’est de la grande Passat que la Jetta s’est inspirée pour sa partie arrière, notamment pour ce qui est des blocs de feu. Leur dessin est réussi et leurs pastilles translucides du plus bel effet. Du coup, il ne serait pas abusé de résumer la Jetta à une Golf greffée d’une malle arrière de Passat, du moins esthétiquement. Un dernier tour autour du véhicule permet d’apprécier sa ligne élancée, qui garde un profil équilibré malgré la présence d’une malle… mais nous laisse remarquer la présence d’enjoliveurs en plastique, plutôt que des jantes en aluminium.
Dommage, même s’il ne s’agit que de la finition de base, la «Trendline», qui est pourtant assez complète en terme d’équipement de confort et de sécurité. En effet, l’habitacle est protégé par six airbags (frontaux, latéraux et rideaux), profite d’une climatisation semi-automatique, offre un lecteur CD frontal et reçoit de nombreuses attentions qui contribuent au confort des occupants. On pense notamment à la boîte à gant réfrigérée, au range-lunettes situé au plafond, aux quatre vitres et rétroviseurs à commande électrique, ou encore à l’ouverture de la trappe à essence de l’intérieur.
De plus, la présentation est flatteuse, la Jetta reprenant la nouvelle console centrale apparue sur la Golf Plus. Mais surtout, la Jetta est bien une Volkswagen quand il est question de qualité de l’assemblage, comme des matériaux employés. L’ambiance intérieure est très cossue et rien n’est approximatif ou mal fini. L’espace à bord est suffisant, capable comme celui d’une Golf de transporter cinq adultes. Mais là où la Jetta fait plus la différence, c’est sous le couvercle de son coffre. Avec une capacité de 527 litres, difficile de trouver mieux… à moins d’opter pour une Passat !
Outre des rangements suffisants et pratiques à l’image d’un tiroir (pour mettre la monnaie notamment), situé en bas à gauche du volant, le conducteur trouve aisément une bonne position de conduite, les réglages du siège et de la colonne de direction aidant à cela.
A la conduite, notre première remarque va aux suspensions. L’auto se révèle stable, autant au niveau du train arrière, que pour ce qui est des débattements lors des passages sur chaussée inégale. Et le phénomène de pompage (des suspensions) est nettement plus faible sur la Jetta par rapport à la précédente «Golf avec coffre», la Bora. Entre-temps, nous avons déjà pu apprécier le comportement de ce 1.9 TDi de 105 chevaux. C’est même -et en toute objectivité- un moteur agréable à conduire. Grâce à la technologie dite des injecteurs-pompes, ce turbo Diesel se montre volontaire par ses accélérations franches et ses reprises sont tout, sauf laborieuses. De plus, sa souplesse à bas régime est telle, qu’on peut aisément démarrer le pas en deuxième.
En revanche, il faudrait reconnaître son niveau sonore, par moment élevé, soit lors du démarrage à froid, ou encore à très haut régime (3.500 tours/minute et plus). En fait, cette petite inconvenance est bien connue de ladite technologie, dont les bons rendements (accélérations dynamiques, consommation modérée), se font au détriment d’une légère dégradation du confort acoustique. Enfin, s’il fallait évoquer une énième qualité de la Jetta, on parlera de sa bonne tenue de cap, servie par une direction à assistance électro-mécanique (Servotronic) et de son comportement rassurant dans les situations d’urgence, grâce à un freinage ABS, couplé à un répartiteur (EBV) et à un antipatinage (ASR).
Le verdict :
Venant jouer les troublions dans un segment de véhicule très prisé par les acheteurs marocains, la VW Jetta peut constituer une bonne alternative au berlines tri-corps les plus en vue du moment. Malgré son insonorisation perfectible, son moteur TDi reste agréable et en tout état de cause parfait pour une utilisation polyvalente. La qualité de finition et d’assemblage est une énième corde que la Jetta ajoute à son arc en bonne VW qu’elle est. L’équipement se veut assez complet, exception faite des jantes en aluminium indisponible sur cette version de base. Reste le prix : 279.500 DH. Il est clair que certains se rabattront sur des familiales françaises supérieures d’un cran à la Jetta. Mais les inconditionnels de la marque qui veulent absolument une berline avec malle arrière, sans payer plus de 300.000 DH, n’hésiteront pas. Car, c’est plus ou moins une fourchette de 100.000 DH qui sépare la Passat de la Golf. Un gouffre presque. Partant de ce constat, le positionnement de la Jetta apparaît plus que judicieux, intéressant.
La technique :
Quatre cylindres en ligne. 1.896 cm3. Turbo Diesel par injecteurs-pompes. 105 ch de puissance/240 Nm de couple. Boîte manuelle à cinq rapports. 189 km/h en vitesse maxi. 5,2 l/100 km en consommation mixte. Jantes en acier et pneus de 16’’. ABS + EBV (répartiteur) + ASR (antipatinage).
