Automobile

Volvo S80 : séduction à la suédoise

© D.R

«Le luxe scandinave diffuse un prestige différent, plus humain, fait d’un mélange d’esthétique et de technologie à la fois convivial et intelligent…». C’est, entre autres, par ces termes que les responsables de Volvo définissent le positionnement haut de gamme de leur label et de leurs produits. Pompeux ? «Non», serait-on assurés de dire après avoir découvert, pénétré puis essayé la nouvelle S80. Et pour cause, le vaisseau-amiral de la marque suédoise intègre dans son luxueux habitacle et ses entrailles le must en matière d’équipements de confort et de sécurité. Le tout, présenté dans un langage stylistique à la fois émotionnel, consensuel et assurément très raffiné.
C’est en tout cas notre première constatation, lorsqu’on a découvert le véhicule parqué en plein air, aux abords de l’un des ponts reliant la Suède au Danemark et qui est vraisemblablement l’un des plus grands viaducs du monde. Plus précisément, c’est dans la localité de Luftkastellet, située à une quarantaine de kilomètres au nord de Malmö (Suède) que la présentation statique de la S80 s’est déroulée.
Sans trop rompre avec celle qu’elle remplace, cette nouvelle S80 dégage toutefois une élégance et un raffinement des lignes jusqu’ici inconnus à un modèle de la marque. Certes, avec son museau étiré séparant des phares en retrait et surtout sa ceinture de caisse en épaulement  prononcé vers l’arrière… cette berline reçoit incontestablement l’essentiel de la griffe et du design actuels de Volvo. Plus profilée, la partie arrière a toutes ses chances pour plaire avec ses feux qui épousent les contours extérieurs de la malle.
Si elle mesure toujours 4,85 m, soit la même longueur qu’auparavant, la nouvelle S80 se veut un cran plus large et plus haute, ce qui lui donne une apparence solide et une présence plus affirmée sur la route.
Mais pour Volvo plutôt que pour n’importe quelle autre marque, clore le chapitre du design sans parler de l’espace intérieur serait injuste et presque une erreur. Conçu dans la pure tradition Volvo, l’intérieur de la S80 respire non seulement le bien-être, mais il fait également la part belle à l’avant-gardisme connu aux Scandinaves en matière d’ameublement. L’allusion est surtout faite à la fameuse console centrale disposée en cascade et qui avait été inaugurée par la petite sœur S40. Comme à l’accoutumée dans une Volvo, les sièges étonnent par leur confort. En option, ils peuvent être chauffants et même à ventilation d’air frais, à l’image de ceux qui équipaient nos versions d’essais…
La qualité de la finition est exemplaire et digne du blason arboré. A cela s’ajoute une habitabilité en progrès aux places avant comme à l’arrière. Le coffre, lui aussi, gagne légèrement en volume (480 litres) et se conjugue à la présence suffisante d’espaces de rangements disséminés dans les différents recoins de l’habitacle. Volvo propose plusieurs couleurs et matériaux pour les garnissages intérieurs. Mais le summum de toutes ces combinaisons reste la version «Executive», correspondant à des sièges et des panneaux de porte intégralement revêtus de cuir souple, surtout si ce dernier est en beige-ivoire, contrastant avec les placages en bois massif qui traversent la planche de bord. Mieux encore, l’ambiance même de devenir définitivement luxueuse si l’on opte pour quelques équipements fantaisistes. Ainsi, il sera bientôt possible d’installer un réfrigérateur sur le siège arrière (avec un espace de rangement pour les verres) ou encore un lecteur de DVD intégré avec écrans de 7 pouces incorporés aux appuis-tête des sièges avant. En attendant, les acheteurs se contenteront d’un système audio hautes performances à lecteur CD frontal, qui peut être associé (en option) à un amplificateur numérique de 650 watts (Alpine) et accouplé à un système de 12 haut-parleurs signés du spécialiste danois «Dynaudio». C’est une façon comme une autre de dire que la S80 peut se transformer en auditorium roulant…
Sauf que la plus belle mélodie sera probablement celle du moteur, si ce dernier est un V8. Car pour ceux qui ne le savent pas encore, Volvo a sorti le grand jeu sous le capot de la S80, qui s’anime donc du huit-cylindres 4.4 l de 315 ch étrenné l’an dernier par le XC90. A côté de ce puissant bloc essence, trois moteurs de moindre cavalerie coexistent.
Deux d’entre eux réaliseront probablement l’essentiel des ventes sur les marchés hors ceux d’Amérique du Nord. Il s’agit des habituels 2.5 l essence Turbo de 210 ch et D5 (turbodiesel à rampe commune de dernière génération), qui, lui, développe 185 ch pour un couple de 400 Nm. A cela, Volvo propose désormais un tout nouveau 6 cylindres en ligne de 3.2 l de cylindrée, fort d’une distribution variable et de ses 238 ch. Tous ces moteurs sont couplés à une boîte automatique «Geartronic» à six vitesses et mode séquentiel. Qu’il s’agisse du V8 ou du nouveau «six-en-ligne», le moteur gratifie remarquablement l’oreille du conducteur lors des franches accélérations et des hauts régimes. Disons-le, sans complaisance, cette suédoise est bien capable de réaliser quelques hautes performances sur la route, surtout en V8. Certes, conduire cette dernière version constitue l’expérience la plus jouissive du lot, mais les moteurs 2.5 T et D5 font mieux que se défendre. Faut-il également préciser que le comportement routier est de haute volée sur tous les plans. L’amortissement est assuré par des suspensions de pointe qui conjuguent de façon optimale entre confort de roulement et rigueur de la tenue de route. Là encore, c’est la version V8 que nous avons conduite sur près de 200 kilomètres, qui profite de la série du châssis actif Four-C (Continuously Controlled Chassis Concept), combiné à une transmission intégrale (AWD).
Le premier règle automatiquement le châssis en fonction des conditions de conduite, tandis que la transmission AWD répartit en permanence le couple moteur entre les roues avant et arrière en fonction de leur adhérence, garantissant ainsi une meilleure motricité sur sol mouillé ! Encore plus impressionnant, le dispositif de freinage de la S80 constitue une première mondiale ! En effet, outre le système Blis (avertisseur de dépassement dans l’angle mort), la S80 est la première voiture au monde à être équipée d’un régulateur de vitesse adaptatif (Adptative Cruise Control) associé non seulement à une aide au freinage, mais aussi à une alarme anti-collision (lire encadré). Bref, on est plus que convaincu que rien n’a été laissé au hasard lors de la conception de ce véhicule. Cela va également pour les différentes sophistications pouvant équiper cette berline. Climatisation électronique multi-zones, sièges chauffant, climatisés et à réglage électrique avec mémoires, phares bi-xénon à éclairage directionnel, caméra de recul, installation Bluetooth pour téléphone, connexion pour i-Pod, ou encore le système de télécommande PCC (Personal Car Communicator). Il s’agit d’une télécommande permettant au conducteur d’avoir une flopée de renseignements sur l’état du véhicule bien qu’il y accède. Parmi ses fonctions, un détecteur de battements cardiaques peut déceler à distance la présence d’un individu dans l’auto. Une autre première mondiale!
Tout cela pour dire que la S80 n’a rien à envier à ses rivales. Pourtant, la débauche d’électronique n’a pas été le premier souci des concepteurs. D’ailleurs, Silvia Güllsdorf, la directrice du projet de la S80, s’en défend : «Notre objectif n’est pas la surenchère technologique à tout prix. Nous préférons considérer la voiture comme une entité où l’interaction des différentes technologies offre aux occupants une conduite confortable, dynamique et fiable. Le conducteur doit pouvoir disposer d’un contrôle total sur son véhicule et sur la circulation alentour».
Au final, la S80 se présente plus que jamais comme une alternative originale aux Audi A6, BMW Série 5, voire même une rivale de choix à la vieillissante Mercedes Classe E. Cela de surcroît, lorsqu’on voit les prix très compétitifs définis par Scandinavian Auto Maroc pour ce modèle. Il est intéressant de voir que la version 2.5 T assure le ticket d’entrée à partir de 530.000 DH, tandis que la S80 Diesel s’affiche à 590.000 DH, soit moins de la barre des 600.000 DH. Les versions plus puissantes 3.2 l et V8 coûtent, elles, respectivement 565.000 et 755.000 DH.
Aussi, il n’est pas étonnant de voir qu’à travers la nouvelle S80, le constructeur suédois ambitionne de toucher de nouveaux clients, qui achèteraient leur «première Volvo».
C’est dans ce sens que Fredrik Arp, directeur général de Volvo Cars, a déclaré : «Nous sommes convaincus de proposer un produit extrêmement compétitif qui saura séduire un grand nombre de nouveaux clients. Nous prévoyons que 70% de notre production moyenne annuelle de 50.000 voitures au moins seront acquis par un segment de clientèle qui ne possède pas encore de Volvo». Et au vu de toutes les qualités de cette berline, il n’a pas tort de trop y croire…

DNES en Suède

 «ACC» et «Blis» : deux exclusivités de la S80 dans son segment


Quand on s’appelle Volvo, la sécurité est loin d’être une option, mais plutôt une spécialité. En plus de sa structure renforcée par des aciers à haute résistance, ainsi que sa série d’airbags, la nouvelle S80 a droit au plus intelligent des régulateurs de vitesse, l’Adaptative Cruise Control (ACC). Ce régulateur de vitesse modulable utilise un capteur radar qui mesure en permanence la distance avec les véhicules de devant et règle automatiquement la vitesse de la S80, afin de respecter la distance de sécurité.
A cela, l’ACC dispose de la fonction «avertissement anti-collision avec assistance au freinage». Concrètement, et toujours grâce à un radar, si la S80 s’approche de l’arrière d’un autre véhicule et que le conducteur ne réagit pas, un témoin lumineux rouge se met à clignoter sur le pare-brise. En même temps, un signal sonore est émis, puis l’auto commence donc à freiner. Essayé sur un circuit fermé avec des ingénieurs suédois, ce dispositif nous a impressionnés. Autre système de conduite et d’assistance aidant le conducteur à prendre la bonne décision, le «Blis» est un système d’information sur les angles morts qui recourt à deux caméras logées derrière les rétroviseurs pour détecter la présence d’un autre véhicule dans l’angle mort le long de la voiture. Si c’est le cas, un voyant à côté du rétroviseur s’allume pour alerter le conducteur et éviter qu’il n’entame un dépassement.

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