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1 Marocain sur 5 est obèse

© D.R

Les données du ministère de la santé révèlent que 20% des Marocains sont obèses.

Par Dr Imane Kendili
Psychiatre-addictologue

En effet, selon les statistiques les plus récentes rapportées par l’enquête nationale sur les facteurs de risque communs des maladies non transmissibles, l’obésité a été détectée chez 29% des femmes, soit pratiquement trois fois plus que les hommes (11%). L’obésité progresse plus rapidement en milieu urbain que rural avec respectivement 22,8% et 14,9%. Le ministère de la santé souligne, par ailleurs, que la prévalence de l’obésité a connu une augmentation de 34% entre 2004 et 2017. Aujourd’hui, en 2022, cinq ans après, les choses ont même empiré.

Le chiffre fait peur. Presque 5 millions de Marocains sont en obésité morbide. Quand on ajoute cela aux 10 millions souffrant de surpoids et d’obésité, les chiffres font peur. C’est presque un tiers de la population qui est en proie à des problèmes de surpoids. Les résultats de ce rapport du ministère de la santé versent tous dans le sens que le Maroc a réalisé des progrès notables dans la lutte contre la sous-nutrition. Autrement dit, la richesse du pays garantit une meilleure alimentation aux populations, mais cela a aussi occasionné des dégâts et des conséquences graves pour la santé des populations. Face à une telle batterie de chiffres, nous sommes en droit de nous poser quelques questions sur la teneur des chiffres et leur concordance avec les réalités marocaines.

1 Marocain sur 5 serait obèse ? Comment arrive-t-on à une telle situation ? Plusieurs facteurs sont en cause, surtout nos modes de nutrition qui ont complètement changé depuis plus de 20 ans. Aujourd’hui, on le voit dans nos rues où l’on tombe sur des personnes obèses ou en surpoids. Et cela touche toutes les tranches d’âge.
On comprend bien que la lutte contre la sous-nutrition ait fait des progrès. Les rapports du HCP expliquent chaque année avec force détails que chez les enfants de moins de cinq ans, l’insuffisance fait de grands progrès. Ce qui veut dire que les enfants de notre pays mangent plus qu’avant. Ce qui ne veut pas dire, dans le cas des adultes, qu’ils mangent mieux. D’où l’obésité et d’autres complications liées à la malbouffe, les fast-food et d’autres habitudes alimentaires récentes au Maroc.

Mais la tranche des Marocains qui peuvent se goinfrer de Mc Donald’s, de Burger King, de Pizza Hut, de KFC et d’autres produits de la même gamme ne sont pas des millions. Un repas dans une telle enseigne cherche rapidement vers les 80 DH. Et pour le Marocain lambda, il s’agit là d’un sérieux pactole à débourser. Il est pourtant vrai que de nouvelles modes culinaires et alimentaires ont fait leur entrée chez les familles marocaines. Il est aussi vrai que les Marocains mangent mal, gras, consomment d’énormes quantités de pain, et ne font pas ou presque de sport pour éliminer le surplus de calories ingurgitées. Une hygiène de vie qui laisse à désirer et dont on voit aujourd’hui les méfaits, avec des enfants qui se goinfrent de sucreries, de chips salés et gras et d’autres substances chimiques douteuses.

D’ailleurs, dans certains milieux, on ne cuisine même plus. On commande et on se fait livrer des plats cuisinés ailleurs, des plats de plus en plus gras, de plus en plus salés, de plus en plus gorgés de tous types de sauces et de condiments. Et en l’absence de pratiques sportives au quotidien, le résultat est clair : on prend très vite des kilos que nombreux d’entre nous n’arriveront jamais à perdre, d’où le recours à la chirurgie esthétique, ce qui est un autre dossier dont on parlera dans une autre chronique.
Côté chiffres plus détaillés, l’enquête nationale sur la population et la santé de la famille de 2018 a montré que chez les enfants âgés de moins de cinq ans, la prévalence du surpoids est de 10,8% et celle de l’obésité est de 2,9%.

Ces derniers touchent plus les garçons que les filles, 12,3% contre 9,2% pour le surpoids et 3,6% contre 2,2% pour l’obésité. Selon le milieu de résidence, l’urbain est plus frappé par le surpoids que le milieu rural (11,7% contre 9,7%). Des écarts assez importants dans la distribution de surpoids sont observés entre régions. En effet, les régions les plus exposées sont Laâyoune, Sakia El Hamra (19%), suivie de Beni-Mellal Khénifra (17,4%) et l’Oriental (13%) alors que la moins touchée est Marrakech-Safi (6,8%). S’agissant des adolescents âgés de 13 à 17 ans, la prévalence de surpoids est de 13,9%, 10,7% chez les garçons et 17,8% chez les filles, et la prévalence de l’obésité est de 3%, 2,7% chez les garçons et 3,3% chez les filles.

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