«Al Jazeera» a réservé une émission à l’IER, c’est Chawki Benyoub qui est allé au charbon côté marocain, son vis-à-vis était… un islamiste algérien vivant en Occident. Ce vis-à-vis s’est employé à torpiller les résultats de l’IER en s’appuyant sur ce qu’il appelle « les graves violations commises après 1999». Bien évidemment il répertorie tous les mensonges sur les traitements réservés aux Jihadistes et sur ce qu’une certaine presse locale répercute sans discernement ni preuves. Question : Pourquoi un Algérien pour commenter un fait majeur de l’histoire du Maroc ? Et pourquoi un islamiste puisque ceux-ci étaient du côté du bourreau durant les années de plomb ?
On peut multiplier les questions, la réponse est la même parce que c’est « Al Jazeera » et que ce sont ses méthodes, aux antipodes des règles minimales du professionnalisme. «Al Jazeera» est dirigée par un cadre du Hamas secondé par un Egyptien «Frère musulman» notoire. L’un de ses journalistes a été condamné par la justice de l’une des plus grandes démocraties du monde pour collaboration avec les terroristes. Sa ligne éditoriale est pro-Al Qaïda. Elle défend un projet qui est la négation même de notre projet national. Cela explique le traitement fait au Maroc, à ses avancées, à la cause du Sahara. Cela explique que quand il y a un sujet sur les droits de l’Homme, c’est un «Polisario» qui est invité et que pour parler de l’IER on amène un prétendu opposant algérien qui a repris le discours des barbouzes de son pays. Sachant cela, nous devrions plaider pour une seule attitude : le refus des officiels et de ceux qui croient en notre projet de tout contact avec cette chaîne. Sa diffusion n’est pas un argument suffisant pour jeter dans le piège un officiel à chaque demande de la chaîne qatarie. L’opinion publique marocaine ne peut être faite par une chaîne aux ordres des extrémistes. Cela pose le problème de la crédibilité de nos deux chaînes, c’est un autre débat et il est urgent. Sur le même sujet, dans un autre registre, «Le Monde» n’a pas fait mieux. Le grand quotidien français nous a fait l’honneur d’un éditorial et d’un papier de Monsieur Tuquoi. L’éditorial regrette que l’IER ne soit pas allée jusqu’à réclamer les excuses du Roi et le jugement des tortionnaires, dont certains, paraît-il, seraient encore aux commandes. Pourtant Hubert Beuve-Mery avait plaidé pour l’amnistie après la libération. Revenons au Maroc, l’éditorial du «Monde» reprend les thèses de ses sources marocaines. Elles sont ultra-minoritaires et ne représentent qu’elles-mêmes, quelques centaines de personnes au mieux et je suis très généreux. L’objectivité aurait nécessité la mise en exergue de cette position et le rappel qu’elle n’est ni celle de l’OMDH ni celle des familles des victimes ni celle de la classe politique dans son immense majorité. Tuquoi a fait une couverture à la Tuquoi, avec une pointe d’ironie malvenue et son refus habituel de reconnaître à la monarchie marocaine la moindre sincérité dans son choix démocratique. Devons-nous nous en émouvoir ? Je ne le pense pas. Hassan II a été vilipendé par «Le Monde» et l’ensemble de la presse française pendant des décennies, cela ne l’a pas empêché de terminer son règne par un défilé du 14 Juillet aux Champs-Elysées. Politiques de gauche comme de droite, associatifs, intellectuels français perçoivent, encouragent, l’exemplarité marocaine. Cela a été dit et redit dans des colloques réunissant l’élite française. C’est ce sillon là qu’il faut creuser. Monsieur Tuquoi, lui, préfère s’emmurer dans les certitudes infantiles d’un quarteron manipulé qui s’auto-proclame conscience de la nation. Que pouvons-nous y changer ? Rien, parce que cela n’a aucun intérêt. Ceux qui ont bien connu Balta savent quelles sont les limites des spécialistes du Maghreb du journal «Le Monde». Seulement les sources de Balta s’appelaient Bouabid ou Boucetta pas morveux de chez pourri.