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100% Jamal Berraoui : Vigilance

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Les attentats de Londres et de Charm El-Cheikh ont suscité des angoisses au Maroc. Des rumeurs ont même proliféré sur le thème, du genre «les services ont des informations inquiétantes». C’est à ce moment que des explosifs et des détonateurs sont volés au port de Casablanca suscitant une vraie panique. L’on sait maintenant que ce ne sont que de vulgaires voleurs qui ne savaient même pas ce qu’ils étaient en train de subtiliser. Ouf ! pensez-vous. Non, les choses ne sont pas aussi simples. Sur le vol au port il y a une réelle inquiétude à avoir.
Dans tous les ports du monde, il y a chaque jour des vols, tous les importateurs acceptent ce risque. Cependant, il est inacceptable qu’un pays qui se sait visé par le terrorisme ne renforce pas la surveillance autour d’une cargaison composée d’explosifs et de détonateurs. Quelles que soient les explications techniques qu’on peut nous fournir il y a eu là négligence grave et qui aurait pu avoir des conséquences incalculables. Ceci n’enlève rien au mérite des services marocains dans la lutte antiterroriste. A Fès, Benguérir, Khouribga, Agadir, Rabat, ils ont démantelé des cellules prêtes à passer à l’action et qui avaient souvent déjà confectionné leurs bombes.
Ils ont sauvé des vies humaines, le tourisme national et probablement évité une crise politique grave. Cela ne leur est pas reconnu et les médias ont traité toutes ces affaires comme de simples faits divers, sans mettre en évidence l’ampleur de la catastrophe qui se profilait. Crier aujourd’hui à la négligence ne signifie pas, de mon point de vue, oublier ces succès. Seulement dans cette guerre de réseaux, le risque zéro n’existe jamais. Mais ce n’est pas seulement aux sécuritaires qu’il faut le rappeler. Sans la vigilance des citoyens, leur collaboration, les risques sont démultipliés. Il faut d’abord savoir de manière certaine que le Maroc est un pays visé par le terrorisme international.
La barbarie intégriste ne nous pardonne pas nos choix qui sont une réelle alternative à son objectif de guerre des civilisations et de talibanisation de la sphère. Cela il faut se le remémorer de manière constante. Or, tout se passe comme si le 16 Mai n’était qu’un fâcheux accident. Les cellules arrêtées, leurs bombinettes à la main, sont totalement occultées comme si elles préparaient une surprise-party. Sans parler de l’hérésie qui consiste à défendre les terroristes et les sergents-recruteurs. La vigilance sociale est au point zéro. Ainsi à l’aéroport, il n’est pas rare de voir des gens refuser les mesures de sécurité et de se faire pistonner pour passer outre.
Une réaction citoyenne consisterait à refuser bruyamment ces traitements de faveur ; non seulement parce qu’il faut en finir avec ces «privilèges» idiots, mais surtout parce qu’ils nous mettent tous, potentiellement, en danger. Les gares, les gares routières, les discothèques ont abandonné toutes mesures préventives, parce que les usagers les trouvaient superflues. Je ne plaide ni pour une société de délation ni pour une société apeurée, auquel cas les terroristes auraient gagné. Mais nous n’avons pas le droit de baisser la garde, parce que l’enjeu est trop important, que la bête n’est pas morte et que cette guerre se gagne ou se perd socialement d’abord.

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