Les jeunes, et notre pays a su le montrer, sont non seulement adeptes de sport mais tout autant capables d’apporter leur point de vue, leur savoir-faire et leur vision dans cette entreprise immense qu’est la mise à niveau nécessaire pour être au diapason de l’enjeu.
De 2025 à 2030 cinq années vont carrément faire changer d’ère à notre pays : de grands événements footballistiques vont à la fois nous faire opérer une grande mue intérieure mais en même temps nous mettre sous le feu des caméras du monde entier.
Et comme on le dit familièrement, nous n’avons pas le droit de nous planter !
Je ne suis pas journaliste mais je tiens une chronique hebdomadaire dans Aujourd’hui Le Maroc, qui me permet de faire partager mes expériences, mon vécu, les initiatives du terrain de militant associatif et culturel que je suis.
Déjà je ressens concrètement les mutations qui sont en train de s’opérer en notre sein, de façon souterraine.
Deux composantes primordiales de notre population sont en train d’évoluer à la vitesse grand V : les femmes et les jeunes.
Nombre de ces jeunes et de ces femmes ont aujourd’hui une visibilité éclatante, notamment sur le terrain et sur les réseaux sociaux…
Tant de barrages, de tabous, d’obstacles sont tombés…
Dans des années si l’on veut étudier ce qu’a été la population marocaine des années 2020 on y trouvera de précieux enseignements, émanant précisément de la gent féminine et de la jeunesse.
Beaucoup de choses ont changé car le monde a changé depuis les années 2000 et bien évidemment le Maroc a changé.
Et puis en 20 ans une génération a changé, les jeunes, les ados d’aujourd’hui sont «les enfants du Web», alors que nous, nous étions « les enfants de la télé». L’ouverture n’est plus la même, les frontières ne sont plus les mêmes et donc bien entendu les envies, les espoirs, les besoins mais aussi les maux, les fléaux ne sont plus les mêmes.
J’ai la chance en agissant avec, par et pour la jeunesse de vivre ces changements en temps réel, en tant que partie prenante -et non pas de les subir comme quelque chose «d’extérieur»- les réponses à apporter aux demandes des jeunes ne sont bien évidemment plus les mêmes, mais elles sont toujours aussi urgentes tant il est vrai qu’à 20 ans on est impatient.
Or une chose me saute aux yeux, ne sommes-nous pas en train de passer à côté de quelque chose de primordial?
Où est la place faite aux jeunes dans la préparation, la gestion, le management de ces événements mondiaux que nous allons non seulement vivre mais organiser ?
CAN 2025, Coupe du monde féminine des moins de 17 ans, Coupe du monde… comment ne pas voir à quel point il est important que la jeunesse soit associée et mise à contribution pour ces compétitions sportives mondiales alors qu’elle en est le cœur et l’âme ?
Ne songe-t-on à ces jeunes qu’en termes de supporters, de spectateurs, voire de hooligans ?
N’ont-ils pas tous les atouts pour participer en tant qu’acteurs non seulement à la préparation mais aussi à l’organisation et la mise en scène de ces rendez-vous.
Les jeunes, et notre pays a su le montrer, sont non seulement adeptes de sport mais tout autant capables d’apporter leur point de vue, leur savoir-faire et leur vision dans cette entreprise immense qu’est la mise à niveau nécessaire pour être au diapason de l’enjeu.
Deux choses peuvent nous rassurer à ce sujet : la vigilance de SM le Roi qui a toujours un regard vigilant sur la place faite à la jeunesse et la rigueur et le sérieux connus de Si Fouzi Lekjaa lorsqu’il fait appel aux compétences.
Contrairement à d’autres pays où la culture, les arts, les loisirs, le sport sont des éléments d’épanouissement de leur personnalité qu’ils trouvent aisément à proximité, ici nos jeunes sont trop souvent dépourvus de ces possibilités.
Les talents sont là, la demande est forte, les actions menées par les associations sont multiples et innovantes mais hélas cela demeure le parent pauvre de la politique communale, au plan régional, local.
Je dirais que nos jeunes sont à la recherche d’interlocuteurs, et là nous avons du mal à les trouver, je peux prendre l’exemple du projet que je porte avec une dizaine d’associations de jeunes, à travers le Royaume :
Projet visant à former
– Stadiers
– Médiateurs
-Encadrants des fan zones
– Accompagnateurs des jeunes supporters dans les navettes, les bus…
Les besoins sont colossaux, les jeunes disponibles sont prêts… qui pour réussir avec nous cet ambitieux et indispensable challenge ?