Hamdoulillah le 7 février le Maroc rouvrira ses frontières, c’est un immense soulagement, une immense bouffée d’oxygène pour nous tous et pour tous ceux qui à l’extérieur de nos frontières – Marocains bloqués, MRE ou Marocains de cœur – n’aspiraient qu’à rentrer ou venir au Royaume.
C’est aussi une excellente nouvelle pour toutes celles et tous ceux qui vivaient ‘’par’’ ou ‘’autour’’ du tourisme, car si bien évidemment nous avons tous souffert de la situation actuelle, reconnaissons que certains des nôtres ont souffert plus que d’autres.
Au premier rang des victimes collatérales de l’épidémie, les familles démunies qui ont été la principale cible de la vague qui a touché le monde tout entier.
Viennent ensuite tous ceux qui vivent de l’informel : tous ces travailleurs du quotidien, de l’immédiat, ainsi que les journaliers qui, bien sûr, ont entraîné leurs familles dans une précarité accrue.
Mais je voudrais en revenir à mon propos initial, ce virus a frappé de plein fouet toutes celles et tous ceux qui de près ou de loin sont en contact étroit avec le tourisme : combien d’hôtels, de riads, de maisons d’hôtes survivent tant bien que mal, quand d’autres ont dû fermer leurs portes sans espoir de les rouvrir…
Que dire des restaurants petits ou grands, des cafés, des brasseries, des lieux de divertissement… autant d’établissements dans lesquels travaillent des milliers de nos compatriotes, souvent depuis des années, et qui du jour au lendemain se sont retrouvés sans travail… évidemment c’est à eux tous que l’on pense au premier abord, mais n’oublions pas nos artisans, nos artistes, nos bazaristes, sans passer sous silence tous ceux qui de façon indirecte sont autant de petites fourmis qui contribuent au succès du tourisme : les porteurs, les guides, les ‘’métiers de la mer et de la plage’’ : profs de surf, maîtres-nageurs, loueurs de transats, de parasols… les loueurs de voitures, les cochers, les taxis… les marchands ambulants : jus d’orange, glaces… et je pourrais en citer comme ça à l’infini.
Alors l’ouverture du ciel est une bénédiction, pour ces milliers de compatriotes ; pourtant ne nous méprenons pas, il faudra du temps, beaucoup de temps, pour que les touristes retrouvent les voies qui mènent à notre pays, d’abord parce que la Covid est toujours là mais aussi car -même lorsque la pandémie sera terminée- reconquérir nos visiteurs habituels ou nouveaux sera une tâche ardue.
D’où le second sujet que je souhaite aborder ici et qui est directement lié au premier, je veux parler de la solidarité !
Dans notre société cette valeur est inscrite dans nos gènes, pourtant force est d’admettre qu’après plus de 2 ans de virus, l’élan de solidarité s’est essoufflé.
En effet les familles qui contribuent le plus à ces actions sont souvent issues de la classe moyenne, et elles se sont elles aussi appauvries.
Ceux qui vivaient dans une situation précaire s’y sont enfoncés et ceux qui avaient quelques économies les ont épuisées…Malgré tout, l’empathie et le partage restent comme un filet de secours, une sorte de soupape qui permet de ‘’sauver’’ notre maillage social.
Il est clair qu’il nous faudra continuer à faire preuve de solidarité, et à ce sujet soyons conscients que si le Maroc et si nous-mêmes nous ‘’sortons’’ sans trop de graves séquelles de ce fléau mondial, c’est à notre Roi et à personne d’autre que nous le devons.
La clairvoyance, la réactivité, le sens de l’anticipation de Sa Majesté nous ont sauvés !
Solidarité donc, à titre personnel je suis comblé de voir qu’aujourd’hui ce sont les jeunes qui ont pris le relais, avec d’autres méthodes, d’autres moyens et en utilisant intelligemment les réseaux sociaux : ils en ont révolutionné le sens : il n’est plus question de charité mais bel et bien de partage, de proximité, de maillage du terrain.
Il y a 1 mois ces jeunes bénévoles du quotidien lançaient l’action ‘’Lkobzkaitsena’’ qui consiste à payer du pain chez notre boulanger, notre épicier, est le laisser chez lui ‘’en suspens’’ pour ceux qui en ont besoin ; cette semaine devant le succès de leur action ils ont initié l’opération ‘’Charik’’ qui consiste à offrir des petits-déjeuners aux sans-abri, aux cantonniers, aux éboueurs… Après Essaouira, ce sont les jeunes d’Agadir, de Casablanca et de Marrakech qui, au petit matin, arpenteront les rues pour semer la solidarité.
Les enfants qu’ils étaient n’ont pas à rougir des jeunes qu’ils sont devenus, et nous ?