Dans une ville comme Marrakech, il y a toujours quelque chose à découvrir même pour celui qui connaît bien la ville avec toutes ses composantes. En fait, la notoriété de cette belle ville ocre fait qu’elle attire sans cesse d’autres gens qui viennent la découvrir et goûter son charme et sa beauté. Dernièrement, on a vu circuler à Marrakech, des voitures électriques genre golfettes. Je me suis rapproché de la personne censée s’en occuper et je découvre un ami de longue date, habitant la Palmeraie lors de ses passages. Il s’agit d’Alain Lorreard que je connaissais comme l’un des piliers de l’organisation logistique de la course des 24 heures du Mans. Il est le créateur de cette voiture qu’il a surnommée : « Skarlette ». En fait, intéressons-nous, comme le veut la rubrique de la « Lettre de Marrakech », à ce monsieur disons bien rondouillet, toujours souriant et très sympathique. Mon ami Lorreard est marié à la charmante Annette et a deux enfants : Elodie et Charley. Son père, Lucien, militaire de carrière dans la gendarmerie, sa mère, Aimet Livet, était une brave femme au foyer donnant des enfants (7) un peu tous dans le même domaine qu’Alain qui les a tous formés et lancés pour ensuite voler, chacun de ses propres ailes. Alain a fait ses études primaires dans la ville du Mans pour faire ensuite une école de mécanicien et de là, il s’est lancé dans la vie des affaires. A 25 ans, il se lance dans la vie d’imprésario et devient le plus jeune agent artistique de grandes célébrités tels que : Claude François, Mike Brant, Johnny Hallyday et bien d’autres… Donc Alain s’est donné à fond dans l’organisation des spectacles. Voulant changer de direction dans son travail, Alain, à l’âge de 35 ans (il est né le 1er avril 1949 et ce n’est pas un poisson d’avril) décide de se lancer dans la location du matériel d’événementiels, tels que les stands d’expositions prêts à l’emploi donc meublés, les moto-rooms pour Formule 1 (stand de chaque marque). Il sera ainsi le « fournisseur » en matériel de grandes marques tel que: Porsche, Brabam, Peugeot, Prost… Alain va certainement profiter de sa présence dans cette ville, Le Mans qui organise chaque année la plus grande course de voitures dans le monde. Alain s’occupe de la logistique de cette course qui a vu le jour le 16 mai 1923, et ainsi va naître la saga des 24h du Mans. Rappelons-nous que la première marque à avoir gagné cette épreuve était sous le nom du livre d’or du circuit est : Chenard & Walker. Pour mémoire, c’est la Benthey qui gagne en 1924 ensuite « La Lorraine », française en 25 et 26. En 1931, c’est Alfa Roméo qui prend le relais. C’est après la Seconde guerre, qu’apparaîtra la voiture mythique Ferrari. En 1950, Louis Rosnier, âgé de 45 ans, signe seul un exploit : n’abandonnant le volant de sa Talbo-Lago que pendant 23h 10 minutes et gagne avec deux tours d’avance. Les Mercedes vont gagner en 1952 et les Aston Martin en 1959 puis viendra la Jaguar. En 1955, ce sera l’année drame car l’accident du pilote de Mercedes, Levegh s’envole tuant son pilote et 82 spectateurs. C’est à partir de ce moment que les problèmes de sécurité ont été pris au sérieux. Signalons que Porshe viendra en trouble-fête vers les années 70 et aujourd’hui les gagnants finissent ce circuit d’endurance à plus de 200 km/h ce qui est époustouflant. L’équipe formée du président et son directeur sport gère cette compétition de main de maître. Alain me raconte, que vivre les 24 heures du Mans au moins une fois dans sa vie, est une chose extraordinaire, les bruits, les sons, les stands avec les pilotes, une grande messe pour les amateurs de l’auto-moto. On y croise bien sûr, toutes sortes de grandes personnalités : acteurs, journalistes, champions (autres sports), P-DG internationaux… Quand on approche le circuit on voit de loin des centaines de jets privés stationnés non loin, venus pour vivre pendant deux jours ce grand événement. C’est l’endroit idéal pour croiser les pilotes de F1, les princes et les rois aussi que les grands de ce monde. Alain me raconte que les années sont toutes identiques mais avec le temps, le nombre de constructeurs augmente, invités par l’Automobile-club. Aujourd’hui, le circuit attire pour le week-end plus de 150.000 personnes, une des plus grandes courses du monde. Voilà comment on est arrivé à parler des 24h du Mans, grâce à l’un de ses organisateurs en logistique qui, depuis 12 ans, a choisi Marrakech comme lieu de repos et de vacances où il vient avec sa famille. Marrakech et surtout sa palmeraie l’a tellement emballé qu’il a décidé il y a quelques années de réaliser sur quelques ha, sa résidence à côté du Mans, qui est une vraie petite palmeraie dans les règles de l’art. Alain, en faisant de l’humour me dit : «Comme je n’ai pas le temps d’être souvent à la Palmeraie de Marrakech que j’adore, alors j’ai décidé de la faire venir chez moi… Alain est aujourd’hui spécialisé aussi dans la location des implantations provisoires de bureaux de grandes surfaces (2000-3000 m2). Sa société « Selego » est spécialisée dans ce travail qui rend service aux grandes sociétés qui se déplacent ou qui exposent dans des congrès ou des foires à travers l’Hexagone. En rencontrant un Saoudien (Prince naturellement) et à sa demande, pendant un voyage en France, Alain se mit à fabriquer et à mettre en place le design d’une voiture électrique qu’il surnomme « Skarlette », plus confortable que les golfettes que l’on voit surtout dans les golfs et dont les prototypes sont de 2, 4 ou 6 places. Par ailleurs, cette voiture a un design très spécial avec l’avant d’un T.G.V et l’arrière d’un bateau. D’autres applications peuvent être faites avec cette voiture qui roule à 20-25 km/h. C’est par exemple, la traction de bacs à ordures dans des petits ruelles ou quartiers chics. Par ailleurs, on peut l’utiliser dans la visite des usines, des fermes et des golfs bien sûr… Alain me dit qu’il a de la demande à trouver le monde : les pays du Golfe, en Grande-Bretagne (la maison Bentley les offres), aux USA, la Général-Motors (idem) en Espagne, au Portugal et bien entendu au Maroc où Alain me dit : « J’ai amené la Skarlette au Maroc, car j’aime ce pays, j’aime la famille royale et vois-tu Aziz, peut-être, j’implanterai l’usine de fabrication à Marrakech ». Quand on sait que cette voiture se charge simplement sur une prise de courant 220 V, c’est extraordinaire. En rapprochant d’Alain Lorreard, on sent plus l’homme, un battant, un bosseur, un homme qui aime aussi la vie et surtout notre pays particulièrement Marrakech. Alors évidemment je lui pose la question rituelle, pourquoi a-t-il choisi notre ville comme destination régulière de vacances et de repos : « Ah la, la Aziz mon ami, si je pouvais avoir Marrakech près de la ville du Mans, ça serait le paradis sur terre pour moi. A défaut, j’y viens car c’est une ville où on se ressource, on se repose, où on a un climat malheureusement qu’on ne peut pas avoir de l’autre côté ». Il s’arrête et continue : « Et cette palmeraie divine, ce peuple fabuleux, ces Marocains, mes frères. A Marrakech, je me sens plus en liberté qu’en France avec en plus un contact humain, chaleureux et sincère qu’on ne trouve plus chez nous ». Alain me raconte que son vrai plaisir, c’est d’aller toujours visiter la médina de Marrakech où il découvre, à chaque fois, une nouveauté. Son plaisir est de traîner dans les souks sur la place Djamaâ El Fna ou dans les musées. « A Marrakech, je peux devenir milliardaire parce qu’à chaque fois on me propose 5.000 chameaux contre mon épouse, tu te rends compte !!!» Il visite aussi les usines du quartier industriel, c’est la déformation professionnelle qui le veut. Pour lui, le Maroc est son second pays, nulle part ailleurs, Marrakech est dans son coeur comme sa famille. Il me dit : « Vu l’âge, je serai amené à passer plus de temps au Maroc », car il aime les Marocains qui, dit-il, sont humains et simples, il aime le Maroc, Marrakech en particulier. Sa première visite s’est pourtant effectuée à Agadir pour des vacances puis Casablanca (ce n’est pas le Maroc, dit-il) et c’est Marrakech qui a retenu son coeur. De cette rencontre, il me dit que la ville de Marrakech n’a de charme que comme aujourd’hui. Il ne faut pas trop l’industrialiser. Alors, il me faut pas non plus la remplir trop d’étrangers. Car l’idée de la jet-set est bonne pas attention pas trop. « La médina doit rester aux Marocains et il ne faut pas que l’argent détruise l’authenticité de la ville, de son architecture et de ses traditions». « Car, Marrakech ne restera célèbre, attirante et envoutante que par son aspect actuel, en gardant ses racines, une évolution très rapide et moderne, est-ce bon pour cette belle ville. Marrakech doit rester elle-même vraie, sans imitation ». En fait, Alain Lorreard est un amoureux du Maroc, mais avec sa voiture Skarlette qu’il veut fabriquer plus tard ici, il sera amené à venir plus chez nous pour apprécier sa ville préférée et goûter son charme. En attendant, comme pour tous les amateurs de notre ville, Alain tu es chez toi et tu le sais car, tu aimes Marrakech, le Maroc et les Marocains, donc tu seras toujours le bienvenu en attendant un circuit de Marrakech comme celui du Mans, voilà une idée à piocher pour l’avenir, cher Alain, comme cela tu vas encore allier l’utile à l’agréable…