Chroniques

Anniversaire : Farid Ahmed, un résistant venu de l’Orient

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Le 15 septembre 1997, il y a sept ans, disparaissait Farid Ahmed Youssef Farid, l’un des symboles de la résistance contre l’occupation au Maroc et dans le monde arabe. Un homme qui avait fait de la lutte pour l’indépendance du Royaume sa raison de vivre et qui a inscrit son nom dans les annales de l’histoire en tant que héros de la résistance.
En effet, Farid Ahmed Youssef Farid alias Alferd Brown était l’un des principaux pourvoyeurs en armes des résistants marocains, « ses frères » comme il préférait appeler tous ses compagnons de combat. Né dans la ville égyptienne d’Alexandrie en 1909, Farid Ahmed avait rejoint dès son jeune âge les rangs de la résistance contre l’occupant anglais en Egypte. À dix-sept ans, il était déjà l’une des têtes les plus recherchées de la résistance égyptienne. Condamné pour avoir tué un Lord et des soldats britanniques, il devra quitter son pays et s’exiler au Canada pendant plusieurs mois avant de décider de s’installer au Maroc, sa deuxième patrie. Installé à Casablanca, il ne tarda pas à rejoindre les rangs de la résistance marocaine pour lutter contre l’occupation française dans un engagement sincère qui ne s’est jamais démenti. Devenu membre actif de l’organisation secrète « La main noire », il sera surnommé Alfred Brown. Un nom de guerre qu’il utilisera jusqu’à l’indépendance. « On m’a surnommé Alfred parce que mon vrai prénom était Farid, alors que Brown est dû au fait que je suis brun », avait-il expliqué dans un entretien accordé à la presse. D’ailleurs, pour être plus efficace, il réussit à se trouver un emploi au port maritime de Casablanca où il travailla pendant plusieurs années sans jamais attirer les soupçons des services de sécurité français qui recherchaient activement le dénommé « Alfred Brown » dont ils ignoraient la véritable identité.
Dans l’un des rares entretiens qu’il avait accordés à la presse, le résistant Farid Ahmed Farid avait révélé que la première balle tirée par le résistant et héros national feu Mohamed Zerktouni, c’est lui qui la lui avait procurée. Profitant de sa présence au port de Casablanca où il avait créé une petite entreprise maritime, il avait réussi à installer un réseau de trafic d’armes qu’il mettait à la disposition des résistants dont feus Brahim Roudani, Beliout Bouchentouf et Mohamed Zerktouni qui ont marqué l’histoire du Maroc. Nationaliste il était, nationaliste il restera.
Malheureusement, cette histoire reste encore à écrire et il est temps de s’y mettre. Car, comment les jeunes générations peuvent-elles connaître les héros de la nation si l’on ne fait pas un effort pour raconter leur histoire et ses péripéties. Ce serait l’une des manières de leur rendre hommage. Marié à une brave Marocaine du nom de Zohra Idirissi Nafis, elle lui donnera deux enfants : Ilham, 39 ans, qui a perpétué l’activité de son père ; elle est présidente de Brown Sera Omnium, une société de ravitaillement des navires et Khalid, 40 ans, vice-président de la même entreprise et titulaire d’un diplôme du centre des études diplomatiques et stratégiques de Paris.

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