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Au nom des femmes

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[box type= »custom » bg= »#fdd8c6″ radius= »5″]Il faut décortiquer les atavismes qui refusent de céder du terrain à cette «pseudo» évolution des rapports entre femme et homme dans ce pays. Il faut décoder les mécanismes presque génétiques qui régissent les motivations des hommes dans leur relation aux femmes et inversement. [/box]

Nous y sommes encore une fois pour un autre 8 mars avec toujours cette nécessité de nous poser certaines questions de fond.
Qu’est-ce que la femme marocaine? A-t-elle une spécificité en comparaison avec d’autres femmes dans le monde? Comment est-elle perçue aujourd’hui dans un Maroc qui se dit en mouvement et en mutation?
Qu’en est-il de l’équité? De l’égalité? Où en sommes-nous avec la violence, les stigmatisations, le machisme, la soumission, la domination et les rêves avortés de l’émancipation? Les femmes sont-elles réellement plus indépendantes aujourd’hui?
Et qu’entendons-nous par indépendance? Sont-elles plus libres? Ou est-ce que la liberté a pris des tournants flous et confus qui faussent toutes les données? Et qu’en est-il du monde rural? Qu’en est-il de toutes ces femmes dont personne ne parle? Ces femmes qui triment, qui gèrent des familles, qui luttent à chaque instant pour la survie, en silence, sans jamais se plaindre? Qu’en est-il des femmes oubliées?

Y aurait-il des catégories de femmes? Celles dont on doit toujours parler parce qu’elles sont en vue, et celles, condamnées à ne jamais prendre la parole? Voilà en somme les interrogations qui s’imposent pour prendre le pouls d’une société à plusieurs vitesses.
Chercher des réponses implique une lecture à plusieurs degrés d’une problématique complexe. Il faut décortiquer les atavismes qui refusent de céder du terrain à cette «pseudo» évolution des rapports entre femme et homme dans ce pays. Il faut décoder les mécanismes presque génétiques qui régissent les motivations des hommes dans leur relation aux femmes et inversement. On parle ici de sexualité, du pouvoir de l’argent, de la domination sociale, du poids des traditions qui consacrent une certaine idée d’être femme en rapport avec cette idée d’être homme.

Il faut également se pencher sur la religion et ses imbrications au quotidien à la fois dans la manière d’appréhender juridiquement les affaires des femmes (héritage, entre autres). Sans oublier la place politique de la femme, son poids, sa force de frappe, sa représentation. C’est à la lumière de toutes ces interrogations que nous essayons de lancer un véritable débat de société pour donner à la femme marocaine la place qui lui revient de droit au sein de la société, qui avance à plusieurs vitesses, avec souvent un pas en avant et deux en arrière.
Aujourd’hui nous sommes dans l’urgence de réfléchir sur le grand rôle que les femmes marocaines peuvent jouer pour l’équilibre et le développement de notre pays.

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