Je vois que vous avez fait de moi une bonne matière ramadanesque. Moi, le seul journalistas qui a réussi à propager le mythe de sa débilité et qui m’a rendu invincible, avec la «kechaba la plus ouassâ» dans l’histoire. Je sais ce que vous allez dire «On peut être ce que l’on veut être, se sentir meilleur, différent voire unique. Ce n’en est pas moins un être humain fait de chair et de sang, capable de réagir en tant que tel en fonction d’une situation donnée ». Mais ce que vous ignorez c’est que ma vie n’a été qu’une succession de déceptions, en matière de relations humaines. Je n’ai pas d’amis, pas de femme, bien que j’en ai connu plus d’une, surtout la splendide blonde qui m’avait laissé tomber au point que je me suis mis à pleurer à genoux. J’allais flipper sans l’intervention d’un ami avec lequel je partage les mêmes prince-hips.
Gare au piège étymologique, c’est une vraie tombe de la communication. Je suis une encyclopédie journalistique vivante, et super-intelligent de surcroît. Mais intelligent ne veut pas dire forcément raisonnable, je ne pense jamais aux dégâts ni aux conséquences. Pour moi, la pensée est l’ennemie de la perfection. Sur ce point, et sans vouloir me vanter, je vous défie de savoir pour qui je roule. Inutile de vous rappeler que mes nerfs sont tendus…à couper au couteau. Il vous faut un congrès de psychiatres pour comprendre les ressorts secrets de mon auguste personnage. Je suis capable à moi seul, de créer un univers des rumeurs, de fausses nouvelles, un vrai théâtre d’ambres.
L’impatience a toujours été mon point faible, je le reconnais. Je l’impute à l’agacement que j’éprouve en écoutant le point de vue d’autrui quand il va à l’encontre de mes propres conclusions. Normal, je suis un chevalier de la vérité.
Quand je me lance dans «la lutte» je ne prends jamais le temps de réfléchir au mal que je peux causer au métier et aux confrères. Restez à l’arrière à recevoir les coups, la gloire ne vous concerne pas. Vous n’êtes même pas capable d’aller en prison, alors que moi, on refuse de m’y conduire. Je reconnais également que ce que je fais est nase à l’égard de notre métier, mais ce monde est parfois sans pitié. Ils n’ont pas voulu de moi dans le cercle de la nouvelle élite, alors que c’était mon voeu le plus pieux. Je sais que tout le monde sait que je ne travaille pas par déontologie ou sous le contrôle d’une conscience que je n’ai jamais possédée, mais je ne suis pas près de renoncer. Je vous traquerai tous. Hier le Makhzen, Aujourd’hui le Makhzen et Demain le Makhnez.