Chroniques

Autrement : Israël, la fin de l’impunité?

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De surcroît, l’arraisonnement s’est produit dans les eaux internationales où l’Etat hébreu n’a pas le droit d’intervenir ainsi. Ce n’est pas la première fois qu’Israël agit au mépris des lois internationales, considérant que sa sécurité justifie toutes les violences. On peut même dire qu’il en va ainsi depuis la création de cet Etat, puisque celle-ci s’est faite au préjudice des populations arabes qui vivaient sur les terres devenues israéliennes. Mais avec l’attaque contre des humanitaires, Israël est parvenu à se mettre à dos des gouvernements qui, jusqu’ici, le soutenaient. C’est d’abord le cas de la Turquie. Ce pays a toujours été, jusqu’à aujourd’hui, un allié de l’Etat hébreu, ayant avec lui un accord de partenariat stratégique. Or c’est à partir de la Turquie qu’a été montée l’opération humanitaire, et la plupart des victimes de l’attaque israélienne sont des Turcs. La population de ce pays qui devient chaque jour un acteur de plus en plus important du monde musulman, se montre profondément révoltée. Il est douteux, de ce fait, que le partenariat stratégique turco-israélien puisse durer. Et les Israéliens qui allaient par milliers se faire bronzer sur les plages turques, vont sans doute hésiter désormais à aller se mêler à la population de ce pays. Le pouvoir égyptien est, lui aussi, acculé à revoir son attitude. Un des rares pays arabes à avoir signé un traité de paix avec Israël, l’Egypte participe au blocus de Gaza, en raison de son hostilité au Hamas, le mouvement islamiste qui dirige ce territoire. Combien de temps encore Hosni Boubarak pourra-t-il mener cette politique? Persévérer dans cette attitude, c’est, aux yeux de son peuple comme aux yeux de tout le monde arabe, se montrer complice d’Israël. En stoppant le convoi humanitaire, Israël imaginait empêcher que l’opinion publique internationale ait les yeux tournés vers la population de Gaza, grâce au triomphalisme dont auraient pu faire preuve les militants pacifistes. L’arraisonnement sanglant a eu pour effet que l’émotion contre Israël et en faveur des Palestiniens de Gaza s’est emparée du monde entier. Même le président Sarkozy qui, depuis qu’il est au pouvoir, a considérablement infléchi la politique internationale française en faveur d’Israël, a été obligé de dire sa désapprobation. Il est vrai que, en France, l’affirmation toujours plus importante d’une opinion publique franco-maghrébine ne peut pas ne pas avoir d’effet sur la politique internationale de ce pays. Les crimes accumulés par Israël ne peuvent pas être indéfiniment minorés et excusés par les grandes démocraties. Le silence complice, en effet, finira par les décrédibiliser complètement. On ne peut pas imposer le respect des droits humains et des lois internationales aux uns, et laisser impunis certains autres.

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