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Autrement : Un «polar» en terre d’Islam

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Le choix de «Barouk» comme prénom d’emprunt, viendrait de son engouement pour le philosophe juif Baruch («Barouk» en arabe) Spinoza (XVIIe siècle). Si cet homme ne se dévoile pas davantage, c’est, nous dit-on, pour des raisons de sécurité et à la demande insistante de sa famille. Car «Barouk Salamé» s’est lancé dans une aventure jusque-là inédite: écrire un «polar» historico-théologique enraciné dans les origines de l’Islam. Intitulé «Le Testament syriaque», le roman entraîne son lecteur depuis les temps du prophète jusqu’aux violences islamistes d’aujourd’hui, dans un chassé-croisé d’intrigues où l’on en apprend plus sur l’histoire de l’Islam qu’à la lecture de nombreux ouvrages universitaires. Rien dans cette œuvre ne se veut provoquant pour les musulmans, mais les expériences des condamnations à mort prononcées, voici quelques années, par des «fous de Dieu» contre les romanciers Salman Rushdie et Taslima Nasreen peuvent justifier des précautions.
L’histoire ne manque pas de sel. Elle démarre avec les mésaventures que connaît, à son retour du Mali, un journaliste parisien appelé Paul Mesure. Il a ramené de Tombouctou un manuscrit ancien qu’il compte revendre à bon prix. Or ce codex indéchiffrable excite très vite la convoitise d’agents secrets de différents pays, ainsi que celle d’intégristes algériens. Quelle peut-être la nature de ce manuscrit? Le testament du Prophète Mohammed? Un «proto-Coran»? Ce texte ne risque-t-il pas de remettre en question toute l’histoire de l’Islam?
Les cadavres s’accumulent très vite autour du journaliste et de son amie Sonia. Entre alors en scène un commissaire de police du nom de Sarfaty. Il s’agit d’un commissaire philosophe, passionné par les cultures de l’Orient. A lui revient la tâche de démêler l’écheveau des crimes provoqués par la  réapparition du vieux texte. Parmi les dangers qu’il doit affronter, il y a tout particulièrement une jeune Pakistanaise magnifique, qui n’hésite pas à semer le feu et le sang en France en vue de ramener dans son pays le précieux manuscrit. Avec le commissaire Sarfaty, le lecteur plonge dans l’univers complexe des origines de l’Islam et de ses énigmes. Car à l’en croire, Barouk Salamé a accompli un long travail documentaire qui a duré quatre années. Il offre un éclairage tout à fait passionnant sur les interactions originelles entre les trois religions qualifiées de «monothéistes»: judaïsme, christianisme et Islam. 
Les «polars» historico-théologiques se sont multipliés ces dernières années en Occident, mais il s’agissait jusque-là de «thrillers» qui puisaient dans l’histoire biblique ou celle de l’Eglise. En inscrivant son récit en «terre d’Islam», Barouk Salamé ouvre de nouveaux horizons, à la fois pour nous cultiver et pour nous divertir.

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