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Bonne année 2022 !

© D.R

Nous sommes enfermés crient les uns. Les frontières ne rouvriront pas avant mars, vocifèrent les autres.

Nous ne pouvons même pas réveillonner en toute liberté. Un couvrefeu à 23H c’est indigne. Autant de plaintes et de lamentations que d’immaturité. Bienvenue à Virusland. L’homme a refoulé les évidences dans une course effrénée pour le pouvoir sous toutes ses formes, croissance oblige. Quoi de plus édifiant que de créer ce qui n’existe pas ? L’invention technologique a permis d’accéder à la médecine, à des produits alimentaires variés hors saisons, aux nouvelles technologies qui nous rendent la vie plus simple, dit-on. Un lave-linge, un lave-vaisselle, des fours, un chauffage central ou la climatisation, un réel gain de temps. Sans oublier les moyens de déplacement, de plus en plus vite et de plus en plus loin. Gagner du temps, toujours plus de temps. Mais cette course contre le temps nous noie déjà depuis longtemps. Le temps est cette entité immaitrisable que l’homme s’ingénue à contrôler et qui le rattrape indéfiniment.

On réalise que l’Homme est devenu l’esclave de ses inventions. Et à force d’inventer sa tranquilité, l’homme a nourri le monstre de son intranquilité. Le plaisir à la carte. Le refus de perdre du temps tout en lui courant après. L’angoisse refusée et adulée dans un même temps. La sublimation par l’action sans but et l’«ame-usement». S’user à courir le pouvoir de la réussite, le pouvoir de la beauté, le pouvoir de l’image esthétisé, la croissance de l’imbécillité ricannée de la « TO DO list To be the best». Un revers de la nature cynique et un retour du temps en maître car aujourd’hui, nous gérons dans le tumulte nos compulsions en réels dinosaures en espoir de survie. Une survie liée à des aléas dopaminergiques de plaisir artificiel .Un omicron qui court, un delta encore bien présent, des mesures mises en place pour nous protéger qui sont refusées au nom de l’amusement mérité. Il est évident que pour l’entité invisible, nous sommes des géants destructeurs, le covid est à la pointe de la technologie et connaît notre talon d’Achille. Il nous asphyxie, nous étrangle, nous noie avec subtilité et doigté puisque nous en sommes nos propres acteurs.

Nous courons les restaurants bondés et les cafés à nous remplir en nourrissant le virus. Le suicide d’une société mutante si souriante dans l ‘attente réelle d’un après virus foisonnant de vie et de plaisirs retrouvés. Quelle dissonance ! L’homme moderne fusionne la réalité dans une virtualité acquise fantasmagorique et vit une réalité plastique, chirurgie esthétique oblige, dans un total clivage des réalités et déni des faits. L’humanité ricane de son sort et inexorablement nous ramène vers notre animalité première ; avec le temps et la nature en couple maître contemplant nos incertitudes, nos peurs et nos prénotions en agonie. L’animalité première d’un Homme en oubli de sa condition innée en un retour fulgurant mais pas imprévu. L’éternel retour se matérialise et l’homme dans cette guerre sans interfaces, cette guerre où l’ennemi étant invisible, l’homme est en miroir de lui-même et revient à sa condition d’animal, et reptilien oblige, stocke dans son terrier nourriture et papier toilette seul indice subsistant de progrès-en attente de sortir de sa grotte.

Mais l’animalité ne s’arrête pas là, angoisse croît et compulsion surcroît, quoi de plus apaisant qu’un plaisir servi par soi pour soi. L’autre est dangereux, mieux vécu derrière son écran de téléphone ou d’ordinateur. L’autre est contaminant, mieux apprécié par des like en folie et quelques images suggestives. L’autre n’est plus nécessaire puisque vécu comme vecteur de maladie et d’asphyxie. Ce bon vieux libre-arbitre existentialiste vient souligner le fantasme ordalique de l’Homme qui se réalise en son propre Dieu. Messieurs,dames le Covid est toujours là. Il mute pour survivre et vous lui servez de vecteurs. On ne vous demande ni acuité ou compréhension intelligente ,juste du bon sens. On se fout de réveillonner bon sang ! Pensez plus loin que le bout de votre nez !

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