Chroniques

Cadrage : Les temps d’une lecture

Que ce soit au moment de l’acquisition des compétences langagières de base ou au stade de la lecture autonome, la lecture est au coeur de tout apprentissage, scolaire ou non, comme du développement personnel et social. Hélas le plaisir de la lecture et la popularité du livre ne semblent aujourd’hui pas toujours un acquis. Un pourcentage alarmant de jeunes affirment ne s’adonner guère à la lecture pendant leur temps de loisir. Force est de constater que le taux de pratique de la lecture tend à diminuer progressivement après l’entrée à l’enseignement post-primaire. Or, le fait de se priver des bienfaits de la lecture est préjudiciable à plus d’un égard. Face à ce constat, le secrétariat d’Etat à la Jeunesse entend revaloriser le rôle primordial de la lecture dans la vie en mettant sur pied un programme intitulé « Le temps du livre » étalé sur une période d’un mois. Encore faut-il savoir que ce laps de temps officiellement annoncé ne concerne que la souscription qui engagera les Marocains dans l’opération de collecte et de dons de livres aux maisons de jeunes. Le programme en son fond est conçu pour toujours.Entamé par le secrétariat d’Etat à la Jeunesse, ce programme est rendu nécessaire par le net recul d’intérêt qu’observent les Marocains en matière de lecture. Ainsi, l’opération mise en branle peut être qualifiée de campagne de promotion de la lecture telle que projetée par le secrétariat d’Etat. Elle couvre plusieurs volets allant de l’éveil à la lecture des tout jeunes à la mise en exergue de la diversité des choix auprès des intéressés, de la sensibilisation des parents, à la valorisation du rôle de la lecture pour le développement intellectuel et l’épanouissement personnel. S’adressant aux jeunes de toutes les tranches d’âge, l’opération « Le temps du livre » aura certes une vocation pédagogique, éducative et culturelle. L’objectif primaire ne sera cependant pas de vouloir imposer tel type de lecture plutôt qu’un autre, mais de faire prendre conscience aux enfants et aux jeunes des joies qu’offre la lecture. La campagne vise donc à donner de la lecture une image positive, en soulignant les notions d’enrichissement et de plaisir personnel et en insistant sur la diversité des choix. Prendre le temps de lire, c’est prendre le temps de faire des découvertes, de s’évader et de s’enrichir. L’univers de la lecture et des livres est si riche que chacun y trouvera quelque chose à son goût. Tels sont de toute évidence les messages à véhiculer dans ce contexte. Le secrétariat d’Etat incitera, le temps qu’il faudra, les écrivains à parler aux jeunes, à signer des livres, et toutes les personnes qui travaillent dans le secteur de l’édition ou de l’industrie des livres seront invitées à participer à l’opération en question. Toutefois, il se trouve encore des jeunes qui ne demandent qu’à s’ouvrir à l’univers fabuleux des livres, sans compter quelques aînés qui ont peut-être oublié le fascinant pouvoir de la lecture sur l’imaginaire. Et comme l’a si bien formulé Mohamed El Gahs, il n’existe pas jusqu’à présent, en dehors des livres, de source plus sûre pour comprendre ce qu’est la vie. On ne saurait devenir habile ni agréable, si l’on n’aime pas la lecture. Sans cela le plus beau naturel est ordinairement sec et stérile. Dixit, Charles de Saint-Évremond.

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