Chroniques

Cadrage : Mondial ou non…

C’est la douche froide dans les quatre coins du Maroc. Le rêve que les Marocains ont cru jusqu’au bout n’est pas devenu réalité. La coupe du monde 2010 ne sera pas organisée dans leur pays mais en Afrique du Sud. Ainsi en a décidé samedi 15 mai à Zurich le comité exécutif de la fédération internationale de football lors d’une opération de vote sans suspense. Le pays hôte a été désigné dès le premier tour. Résultat : 14 voix pour l’Afrique du Sud et 10 pour le Maroc.
La déception est d’autant plus immense que tout un peuple a été embarqué dans cette histoire du mondial 2010. Après trois tentatives infructueuses (1994,1998,2006), on s’est dit que la quatrième (2010) serait la bonne et que la persévérance du Maroc finira par être récompensée. Or, les choses ne sont pas passées de la sorte malgré le dossier excellent de l’avis de tous produit par l’association de Saâd Kettani et l’enthousiasme populaire intense qui l’a accompagné.
Le Royaume, officiels et observateurs, ont appris à leurs dépens une chose essentielle: le choix du pays organisateur de la compétition la plus prestigieuse ne se joue pas sur la qualité du dossier de candidature qui reste dans le meilleur des cas un gage de bonne volonté. Mais ce qui compte en faisant pencher la balance du côté de tel ou tel candidat c’est la préférence de la Fifa, de son président et les puissantes institutions qui sont derrière lui. Une préférence justifiée par d’autres considérations qui ne sont ni techniques ni financières. Autrement dit, on ne gagne pas contre l’avis de l’association de Joseph Batter qui a de longue date décidé que la coupe du monde 2010 se tiendrait en Afrique du Sud et non ailleurs. Dès lors, tout ce que nous avons vécu du début jusqu’à la fin relevait de la mise en scène. Pas d’hasard dans cette affaire, les jeux étaient déjà faits.
Les raisons qui ont poussé les papes du football à coopter l’Afrique du Sud, les gens avisés les connaissent parfaitement tout comme ils n’ignorent pas celles qui ont joué en défaveur du Maroc. Il est désormais clair que celui-ci ne doit compter que sur lui-même pour initier le processus de développement social et économique qu’il espérait mettre en route en obtenant l’organisation de la coupe du monde. Le projet considéré comme bien ficelé présenté à la Fifa par les autorités marocaines ne doit pas être considéré comme caduc. Bien au contraire. Plutôt que de céder au défaitisme et à la démobilisation, il faut se mettre dès maintenant au travail en réalisant les différents projets (stades, autoroutes, hôtels, hôpitaux…) consignés dans le programme 2010 en faisant comme si le Maroc devait accueillir la coupe du monde sur son sol. La détermination du pays et sa crédibilité aussi se mesureront à l’aune de sa capacité à transformer la défaite en défi mobilisateur d’énergies, initiateur de développement et créateur de richesses. C’est ce Maroc-là qui est censé sortir de l’espoir plusieurs fois déçu d’être aux avant-postes du football mondial.

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