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Cannabis et genèse de maladies mentales : Les réalités

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Les médecins ont démontré par des faits cliniques «que les personnes déclarant une multi-consommation hebdomadaire de cannabis présentent des taux élevés de maladie mentale, dont des troubles bipolaires de la personnalité et autres toxicomanies».

Selon plusieurs études, réalisées au Canada, entre 2013 et 2024, il ne fait aucun doute que le cannabis aggrave les maladies mentales. Des conclusions cliniques qui arrivent à un moment où plusieurs pays autorisent le cannabis à usage thérapeutique.
On le sait, au Maroc, le cannabis à usage stupéfiant est interdit. Il est punissable de peine de prison et d’amendes. Pourtant, tous les jours, on rencontre des personnes qui fument même dans la rue. Surtout chez les jeunes, cette drogue fait de nombreux ravages et les centres de soins en reçoivent des milliers qui sont déjà addicts et qui présentent de sérieux problèmes mentaux. Dans ce sens, on revient dans cet article sur un ensemble d’études faites dans de nombreux pays dans le monde, en Allemagne, au Danemark, au Royaume-Uni, en Italie, en Espagne, en France, aux Pays-Bas, en Belgique et ailleurs, qui font toutes état de la dangerosité du cannabis sur la santé des consommateurs. Dans ce florilège de travaux cliniques et scientifiques, il faut se baser sur les résultats de dix ans d’études au Canada, qui ont rendu compte des réalités du cannabis dans son impact sur la santé mentale des consommateurs. En effet, entre 2013 et 2024, plusieurs recherches et études ont été réalisées au Canada. Le gouvernement canadien vient donner raison aux détracteurs de l’usage thérapeutique du cannabis. En effet, selon les chercheurs canadiens, «les personnes atteintes de maladies mentales sont 7 fois plus susceptibles de consommer du cannabis chaque semaine». Pour les spécialistes du Centre canadien de toxicomanie et de santé mentale qui ont analysé les données américaines portant sur 43.000 volontaires, le cannabis s’avère très dangereux pour la santé mentale de ces personnes qui ont déjà un terrain fertile pour développer des anomalies neurologiques et cérébrales.
C’est simple, les scientifiques canadiens ont travaillé sur le lien entre la consommation de cannabis et les diverses maladies mentales comme la dépression, l’anxiété, la toxicomanie, les troubles liés à l’alcool et les troubles de la personnalité. Le but étant d’évaluer le degré d’impact de cette substance stupéfiante sur le cerveau humain. Les résultats de ces travaux sont sans appel. Les médecins ont démontré par des faits cliniques «que les personnes déclarant une multi-consommation hebdomadaire de cannabis présentent des taux élevés de maladie mentale, dont des troubles bipolaires de la personnalité et autres toxicomanies». Autrement dit, les personnes atteintes de maladie mentale sont 10 fois plus susceptibles d’avoir une dépendance au cannabis puisqu’ils sont 4% à être accros contre 0,4% chez les personnes sans maladie mentale. C’est cette prédisposition à la toxicomanie chez les sujets souffrant déjà de complications mentales qui rend l’usage de cannabis très dangereux. Pire, selon les chercheurs canadiens, «la consommation de cannabis semble aggraver les symptômes.» Dans ce sens, d’autres effets collatéraux d’usage du cannabis deviennent de plus en plus marqués comme les changements d’humeur, l’anxiété, l’angoisse, les crises de panique, les pertes de mémoire, voire des phases de schizophrénie.
Pour rendre claires les conclusions de ces dix années d’étude, voici dans le détail tout ce qu’il faut savoir sur le danger du cannabis et de son impact sur la santé mentale. D’abord, en ce qui concerne l’apparition d’anxiété et de dépression. Pour les cliniciens, au fil du temps, la consommation quotidienne ou presque quotidienne de cannabis peut augmenter vos risques de souffrir de troubles liés à l’anxiété et à la dépression. La consommation quotidienne ou presque quotidienne à long terme peut aussi avoir des effets négatifs sur le système dopaminergique du cerveau, lequel procure des sentiments de plaisir et de joie. En raison de cela, les consommateurs peuvent ressentir de la fatigue, être de mauvaise humeur et manquer de motivation.
En ce qui concerne l’aggravation de l’anxiété et de la dépression, il faut savoir que certaines personnes disent consommer du cannabis pour soulager le stress, l’anxiété ou la dépression. Cependant, il n’a pas été démontré que la consommation de cannabis améliore la santé mentale au fil du temps. La consommation quotidienne ou presque quotidienne de cannabis contribue en fait à une mauvaise santé mentale. Si l’on consomme du cannabis à cette fréquence, on peut développer une dépendance au cannabis, avoir de la difficulté à réguler ses émotions, souffrir d’anxiété et de dépression plus souvent. Les spécialistes affirment également que les consommateurs ont plus de chances de se remettre d’une dépression ou d’un trouble anxieux de longue date s’ils arrêtent leur consommation de cannabis.
Pour ce qui est de la dépendance au cannabis, les scientifiques sont clairs : au fil du temps, tout consommateur peut développer une dépendance au cannabis, comme c’est le cas avec d’autres drogues, l’alcool et le tabac. Les consommateurs ressentent les symptômes suivants : avoir envie de consommer du cannabis ; Penser souvent au cannabis ; Avoir de la difficulté à arrêter de consommer ou à réduire votre consommation ; Sentir que vous avez besoin de consommer du cannabis ; Avoir une tolérance accrue au cannabis ; Être de plus en plus agité, anxieux ou de mauvaise humeur lorsque vous ne consommez pas de cannabis.
En ce qui concerne la psychose et la schizophrénie, il faut savoir que la psychose est un état mental temporaire au cours duquel les gens peuvent souffrir de paranoïa grave et entendre ou voir des choses qui ne sont pas réelles. La schizophrénie, quant à elle, est une forme de psychose à long terme qui nécessite un traitement à vie. Elle peut comprendre les symptômes suivants : paranoïa, hallucinations, pensées, discours et comportement désorganisés. Dans les cas graves, la consommation quotidienne ou presque quotidienne de cannabis peut augmenter le risque de psychose et de schizophrénie. Ces cas sont plus fréquents chez les personnes ayant des antécédents personnels ou familiaux de troubles de santé mentale, en particulier chez les jeunes adultes et les adolescents de sexe masculin. Pour ce qui est des risques pour les fonctions cérébrales, la consommation quotidienne ou presque quotidienne de cannabis peut nuire à votre mémoire à court et à long terme, à vos schémas de pensée, à votre concentration et à votre discours. Le consommateur peut avoir de la difficulté à vous rappeler ce que vous venez de penser ou de dire ; avoir des pensées inhabituelles ou anormales, vous laisser distraire ou avoir de la difficulté à vous concentrer, avoir de la difficulté à formuler des phrases ou avoir une élocution lente. Ces effets peuvent être frustrants et pénibles, surtout s’ils ont une incidence sur votre image de vous-même, votre rendement au travail ou à l’école et vos relations avec votre famille et vos amis.
Les chercheurs affirment en conclusion que la réduction ou l’arrêt de la consommation de cannabis peut inverser une partie ou la totalité de ses effets et aider à améliorer la santé mentale et les fonctions cérébrales à long terme. Chaque personne réagit différemment au cannabis et à la réduction ou à l’arrêt de la consommation de cette substance. Il peut être utile de demander l’aide d’un proche ou d’un professionnel de la santé.

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