Chroniques

Carnets parisiens

Sarkozy et la Vodka. On peut l’affirmer, sans risque d’être accusé d’exagération outrancière, que Nicolas Sarkozy vient de vivre le premier grand scandale de son tout nouveau quinquennat. Il ne s’agit ni des conséquences sociales d’une mesure empruntée au libéralisme sauvage ni d’une grève générale qui paralysa le pays alimentée par un troisième tour social d’une désespérante détermination ni d’un lourd secret de famille étalé au fronton des grands medias. Il s’agit de la vidéo de sa conférence de presse après sa rencontre avec le Russe Vladimir Poutine où l’on pouvait voir un Nicolas Sarkozy à la démarche titubante, à l’expression hésitante et à la concentration ralentie.
La télévision belge qui, la première a avoir pointé le curseur sur l’affaire, assure que le président français n’avait pas bu que de l’eau. L’image d’un Sarkozy, ivre, bourré, fait le tour de la toile avec une rapidité digne des monstrueux Breaking News. Deux faits majeurs ont participé à la construction de la légende.
Le premier est que Nicolas Sarkozy avait mené une campagne électorale présidentielle française en établissant un rapport presque sanitaire avec l’alcool au risque de s’aliéner le puissant lobby viticole. C’est à peine s’il avait daigné avaler une gorgée de vin blanc quand une situation électorale l’en a obligé. Le second est le silence télévisuel français qui avait entouré cette affaire. Aucune chaine de télévision française n’a osé diffusé les images en question. Comme si l’explication d’un Nicolas Sarkozy essoufflé par les quelques foulées pour rattraper son retard, euphorique d’être à son premier G8, victime d’une fatigue soudaine due à un agenda marathonien de réunions, n’était pas si évidente à avaler. Le mystère reste donc opaque et entier.

Bush et sa montre. Nicolas Sarkozy peut se consoler en partageant ses malheurs télévisuels avec un autre puissant de la planète George Bush. Le président américain avait défrayé la chronique en se faisant voler sa montre au cours d’un bain de foule en Albanie devant les caméras du monde entier. L’affaire a été révélée pour la première fois par «l’International Herald Tribune». Malgré son côté anecdotique qui confirme les sommets où certains Européens de l’Est ont porté l’art du Pickpocket, cette affaire est tout aussi grave. Les officiels américains ont dépensé un trésor d’énergie pour démentir l’information et affirmé que la montre présidentielle a été récupérée par un garde du corps et toujours propriété des Etats-Unies d’Amérique. Plus l’explication est lourdement raisonnée, plus le doute s’installe. En fait, les officiels américains ne peuvent avouer le vol de la montre présidentielle. Cela suppose qu’un Albanais ou une Albanaise a tenu le bras présidentiel suffisamment longtemps pour lui subtiliser son précieux garde-temps. Ce qui serait une dangereuse brèche dans la sécurité de l’homme censé être le plus protégé du monde. Ceux qui ont vu et évalué cette scène ne peuvent  s’empêcher de penser à un épisode de la célèbre série américaine «24H» (Twenty-Four) qui relate les aventures de l’agent Jack Bauer (Kiefer Sutherland) chargé par les services du contre terrorisme américain de déjouer les plans d’attentats de grande ampleur contre le territoire américain. Dans l’un de ses épisodes, le président américain David Palmer, joué par l’acteur noir américain Dennis Haysbert, est mystérieusement empoisonné après avoir serré la main d’une terroriste déguisée en journaliste.
C’est dire que l’aventure albanaise de George Bush n’a pas fini de faire des remous.

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