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Cartographie Covid

© D.R

Il faut se résoudre à cette évidence : toutes les régions de la planète ne sont pas logées à la même enseigne face à la pandémie du coronavirus, qui frappe le monde depuis janvier 2020, avec plus de 200 millions de cas et presque 5 millions de morts.

Si l’Amérique du Nord compte le plus grand nombre de victimes, suivie de l’Europe et de pays comme l’Inde, le Brésil ou encore la Russie, le continent africain semble mieux gérer la crise sanitaire et humaine, à l’exception de l’Afrique du Sud, de la Tunisie, du Maroc et de l’Égypte, qui tiennent les premiers rangs à l’échelle continentale. Aujourd’hui, quand on parcourt toutes les données disponibles sur l’Afrique, nous nous rendons compte que la troisième vague de contaminations à la Covid-19 a commencé à ralentir en Afrique du Sud, durant cet été, un pays, il faut le préciser, qui totalise à lui seul 37% des contaminations à l’échelle du continent.

Mais le virus continue de tuer dans une vingtaine d’autres pays, très touchés par les vagues successives du virus, manquant de moyens financiers et humains, manquant de logistique et d’organisation, des pays qui attendent des aides internationales qui arrivent au comptegoutte. Le tout, sans oublier que la vaccination marque le pas dans de nombreux pays malgré les promesses des pays riches qui n’ont pas encore livré les importantes quantités de doses promises avant la fin de l’année 2021. A tout ceci s’ajoutent le scepticisme des populations et leur réticence aux vaccins qui restent très élevés dans beaucoup de régions. D’où les courbes montantes des chiffres avec des pics dans certains pays comme l’Afrique du Sud avec 305 décès par jour, suivie de la Tunisie (102), le Maroc (95), le Kenya (33) et l’Algérie (28). À ce jour, avec plus de 7.700.000 cas de contamination, avec pas moins de 191.000 Africains qui sont décédés, la bonne nouvelle c’est que les pays les plus touchés enregistrent, durant les deux dernières semaines du mois d’août, une baisse notable en termes de cas déclarés. À titre d’exemple, l’Afrique du Sud qui reste toujours en tête a eu 11.760 cas, le Maroc, 6.420 cas, la Tunisie 2.540, la Libye 1.605 et l’Éthiopie 1.283 cas.

Dans cette batterie de chiffres, il faut souligner qu’un pays comme la Tunisie demeure une région à haut risque puisqu’ elle a officiellement enregistré près de 550.000 cas au total avec près de 18.000 morts pour 12 millions d ’ h a b i t a n t s . Outre la Tunisie, les chiffres sont aussi inquiétants en Égypte qui compte plus de 283.813, au Rwanda qui a décidé de reconfiner sa population, au Kenya, en Érythrée ou encore en RDC où les autorités ont indiqué début juillet 2021 que le nombre de cas actifs depuis les cinq dernières semaines est passé de 2.000 à plus de 10.000. Il y a aussi les cas de l’Ouganda, de la Namibie et de la Zambie qui ont dépassé le cap des 2.000 décès qui restent particulièrement préoccupants puisque les prévisions tombent toutes à l’eau avec des fluctuations qui semblent n’obéir à aucune logique. Ce qu’il faut aussi retenir, c’est que jusqu’à fin août 2021, le variant Delta a été détecté dans 21 pays africains.

Dans des régions désertiques comme au Sahel et en Afrique de l’Ouest, les autorités sanitaires affirment que la situation est plutôt stable pour le moment à l’exception du Liberia, de la Sierra Leone et du Sénégal où la tendance est à l’aggravation avec plus de 53.000 cas de contaminations. Sous cette chape de plomb qui s’abat sur tout le continent africain, il y a tout de même quelques signes de soulagement. Dans ce sens, les laboratoires Pfizer et BioNTech ont annoncé qu’ils réaliseront dès 2022 l’étape finale de la production de leur vaccin contre la Covid-19 au Cap, en Afrique du Sud, pour fournir largement le continent africain. Objectif : fournir jusqu’à 100 millions de doses par an «exclusivement» aux 55 pays «membres de l’Union africaine». Sans oublier l’apport considérable du Maroc qui va mettre sur pied un vaccin 100% marocain, destiné également aux pays africains.

Un projet ambitieux qui «a pour objet la production dans notre pays du vaccin anti-Covid, ainsi que d’autres vaccins clés, de manière à promouvoir l’autosuffisance du Royaume et de faire du Maroc une plateforme de biotechnologie de premier plan à l’échelle du continent africain et du monde dans le domaine de l’industrie du «fill & finish»», comme on peut le lire dans un communiqué officiel des autorités marocaines en juillet 2021. En attendant la finalisation de ce vaste projet, il faut préciser qu’à la date du 24 août 2021, plus de 4,6 milliards de doses de vaccin ont été administrées dans le monde dont la majorité dans les pays riches. L’OMS continue, malgré tous les retards, à nourrir «toujours l’espoir que 10% des personnes en Afrique puissent être vaccinées d’ici la fin du mois de septembre».

Le continent africain table sur quelque 117 millions de doses qui doivent arriver en septembre 2021, mais que pas moins de 34 millions de doses supplémentaires seront nécessaires pour atteindre cet objectif de vacciner les 10% visés. Un vaste chantier dont les contours restent flous puisque les pays riches privilégient d’abord leurs populations en envoyant sporadiquement des miettes à l’Afrique, livrée à elle-même attendant le bon-vouloir des Occidentaux.

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