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Ces Marocains venus d’ailleurs…

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Ils sont musulmans ou juifs, souvent aussi possèdent la double nationalité, ils avaient des situations de qualité dans leur pays de vie et ont malgré tout fait le choix de rentrer au Maroc, pays de leurs parents, de leurs grands-parents, en tout cas de leurs racines.

Ils s’appellent Said, Jérémie, Zakaria, Yassine, Rachid, Anouar, Fatoma, Tijani, Maj, Mounir, David, Zineb… Ils et elles sont trentenaires ou quadras, sont nés ou ont grandi ‘’ailleurs’’, notamment en Europe et plus particulièrement en France, et sont rentrés au Maroc.

Ils sont musulmans ou juifs, souvent aussi possèdent la double nationalité, ils avaient des situations de qualité dans leur pays de vie et ont malgré tout fait le choix de rentrer au Maroc, pays de leurs parents, de leurs grands-parents, en tout cas de leurs racines. Ils sont discrets, ne font pas beaucoup parler d’eux, ne font pas la couverture des magazines qui chaque année à cette époque nous sortent ‘’les 50 (ou les 100) qui font le Maroc’’ et pourtant ils le font ce Maroc.

Ils font le Maroc d’aujourd’hui et impulsent le Maroc de demain, ils apportent un autre regard sur la société, une autre approche, une sensibilité différente faite d’ambition, de respect, d’empathie, de droiture. Leurs parents ont ‘’trimé’’ dur et leur ont donné le plus beau patrimoine qui soit : une éducation. Issus de villes telles que Paris, Dijon, Lille, Châteaudun, Meaux… ils ont ramené avec eux -à la fois un patrimoine culturel très marocain légué par leurs parents- mais aussi des valeurs apprises sur les bancs de l’école française et tout un bagage mêlant les 2 confluents de leur identité. Au Maroc aujourd’hui, ils ont créé leurs propres entreprises : dans le transport, la restauration, le coaching, la vente, la mode… un très large éventail, qu’ils managent de façon différente des chefs d’entreprises qui eux se sont formés au Maroc et qui naturellement n’ont pas le même vécu.

Ces Marocains «venus d’ailleurs» travaillent autrement : le plus souvent ils n’ont pas de grands bureaux luxueux, leur réacteur professionnel réside dans un ordinateur, un smartphone, une tablette, ils sont de fervents adeptes du télétravail et se retrouvent dans des cafés, des restaurants à l’ambiance amicale où ils ont leurs habitudes, leurs tables et où ils se connectent pour bosser des heures durant et faire des pauses-café ou bien déjeuner, quand ce n’est pas goûter. Leurs rapports avec leurs employés sont atypiques, une sorte de complicité les lie et les fait travailler dans une atmosphère très conviviale, plutôt d’ailleurs que d’investir dans du matériel lourd pour lequel des bureaux seraient nécessaires, ils font beaucoup travailler leur environnement immédiat, leur voisinage : imprimeurs, livreurs, coursiers, toute une série de «petits boulots»… Un autre trait de leur comportement m’a beaucoup impressionné : l’entraide qui les unit, ils peuvent toujours compter l’un sur l’autre et si l’un d’entre eux connaît une difficulté, les autres sont présents, autour de lui, pour lui apporter aide et soutien.

Même s’ils oeuvrent dans le même domaine, ils ne se vivent pas en concurrents mais en compléments. J’ai rencontré nombre d’entre eux et les côtoie depuis plusieurs mois, leur conscience professionnelle, leur patriotisme, leur façon de s’impliquer dans la société m’épatent, les causes sociales les concernent vraiment et ils participent concrètement à des actions de solidarité, ne se ‘’limitant’’ pas à faire des dons (ce qui est déjà très appréciable) mais participant activement aux activités, sur le terrain. On leur a beaucoup dit dans les pays où ils sont nés ou ont grandi, qu’il leur fallait ‘’s’intégrer’’, en fait ils vivent une situation un peu identique ici au Maroc, où ils n’ont pas tous les codes, où leurs comportements, leurs accents les identifient, où certains traits de leurs caractères les différencient, mais leur façon de se plonger dans la société, de s’en imprégner, de s’identifier tout en préservant les spécificités qui les caractérisent, en fait des Marocains venus d’ailleurs certes, mais des Marocains à part entière.

Moi qui ne suis pas journaliste mais qui a la chance chaque semaine de pouvoir consigner dans une chronique ce que je vis sur le terrain – en tant qu’acteur associatif et culturel, en tant qu’activiste de la société civile – j’ai voulu en cette fin d’année 2021, si difficile- vous apporter cet éclairage sur ces Marocain(e)s que certains voient un peu comme des Ovnis, mais qui sont en vérité des acteurs et des vecteurs du Maroc nouveau, le Maroc du nouveau modèle de développement voulu et impulsé par notre Roi.

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