Chroniques

Chère prise de parole en public

© D.R

Pour prétendre à te prendre en public, toi chère prise de parole en public, il faut rester authentique…Tu n’acceptes aucune fausseté venant de l’intérieur, le « fake » et toi ne sont pas amis… et tant mieux, car c’est cela qui te rend encore plus éloquente et plus élégante…

 

Très chère prise de parole en public,
Je t’écris cette chronique pour t’exprimer tout mon respect, toute mon admiration et toute mon amitié.
Je te dédie cet écrit à toi qui sais si bien nous saisir, nous capter et nous séduire.
J’ai envie de te dire, de te parler, de te citer autrement que je ne le fais au quotidien dans le cadre de ma profession car je t’ai consacré ce quotidien oui, et la mienne de vie quotidienne.
Oui, autrement, différemment et surtout sincèrement !
Tu m’accompagnes pour te partager et t’enseigner et c’est grâce à toi que je peux le communiquer ce partage et cet enseignement.
Tu m’es venue il y a bien longtemps !
Que dis-je ?!
Tu étais là avant moi, dans ce monde et même dans le mien de monde.
Oui, car c’est mon bien-aimé père qui nous a présentées toutes les deux.
Il t’aimait d’amour et de passion et ensemble vous étiez tellement beaux et ravissants.
Et ravisseurs de cœurs, d’attentions et d’ouïes.
Tu lui allais si bien et il t’allait si bien ! Vous étiez faits l’un pour l’autre et vous le saviez.
J’étais sous le charme de votre idylle et je ne n’étais pas la seule.
Que dis-je ?!
Non pas une idylle, mais bien plus…Un lien bien plus sérieux…
Je te parle très chère, de ce temps, que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître…
Ce bon temps d’échanges insoucieux, de discussions interminables, de discours enchanteurs, de prises de parole ingénieuses et généreuses.
C’est en ce temps que tout a commencé entre toi et moi.
Je te tutoie si tu me le permets car nous nous connaissons bien toi et moi et nous nous côtoyons bien aussi !
Que dis-je ?!
Nous cohabitons si bien, voilà le verbe que je cherchais pour mieux te communiquer ce qu’est notre relation.
Mais peut-on réellement être sûr de bien cohabiter avec toi ma chère amie ?
Dans tes rapports avec celles et ceux que tu charmes, il y a d’abord l’envie de te prendre, puis on te prend, ensuite on t’ose… Pour les plus doués et pour les plus audacieux d’entre nous, oser est dans ces cas-là possible, cependant pour les moins courageux et les moins habiles ça pourrait prendre davantage de temps d’oser te prendre. Vient par la suite le moment propice où l’on t’embrasse, et t’embrasse à nouveau, et on ne te quitte plus, tout devient si naturel, qu’on te prend dès que l’occasion se présente à nous.
Avec moi, grâce à cette divine liaison que tu as eue avec feu mon père et à laquelle j’ai assisté de près, j’étais on va dire une enfant de la balle! Plutô, une enfant de la parole !
Mais pas que ! Il ne suffisait pas d’assister à votre magnifique relation avec celui pour qui j’avais une infinie admiration d’abord sans vous et encore plus avec vous, pour entreprendre de vous oser et donc de prendre la parole sans craintes aucune, il en faut plus !
L’enclenchement de ma bravoure est né de l’autorisation et de l’encouragement permanents communiqués par mon père envers moi petite fille éblouie par l’aisance de ce dernier à manier le verbe et à te manier. Un soutien bienveillant et la curiosité d’assister aux ressources dont je disposais et à comment j’allais en user. C’est ça qui m’a donné confiance en moi et en toi !
Le début d’une grande histoire d’amitié et d’amour avec toi !
Je ne cesserais jamais de l’en remercier et t’avoir avec moi chaque jour est une façon de le faire.
Et pour le remercier à jamais de m’avoir initié à toi et de m’avoir fait savourer la satisfaction de t’apprécier tant pour te transmettre, que pour oser te prendre, je me promets tous les jours de continuer à m’appliquer à mieux te comprendre, à mieux te communiquer, pour mieux te vivre…
Avec toi, c’est tous les jours nouveau et renouveau…
Avec toi, c’est à chaque rendez-vous l’effort pour le réconfort…
Avec toi, ça n’est jamais acquis…Et ça j’adore !
Oui, je t’adore, car tu me pousses à travailler sur moi, sur mon écoute, ma concentration, ma préparation, ma respiration, mon regard, ma posture, mon souffle, mon sourire, mon moi authentique…
Oui, car pour prétendre à te prendre en public, toi chère prise de parole en public, il faut rester authentique…Tu n’acceptes aucune fausseté venant de l’intérieur, le « fake » et toi ne sont pas amis… et tant mieux, car c’est cela qui te rend encore plus éloquente et plus élégante…
Tu me challenges ! Tu nous challenges ! Et ça c’est beau !
Je n’ignore pas que sont nombreux celles et ceux qui te craignent et que plusieurs s’écartent de toi, mais c’est seulement parce qu’ils ne te connaissent pas, ou du moins pas encore, et c’est parce qu’ils ne savent pas qui tu es et ce que c’est que de t’avoir pour alliée. Une alliée de taille !
Je sais que tout le monde n’a pas et n’a pas eu mon père pour père, mais tout le monde peut avoir la prise de parole qu’il mérite !
Tout le monde mérite son moment de prestance et d’existence, par la voie de sa voix haute, claire, sereine, par son ton de parole vivant, réel et imposant et par le choix de ses mots précieux et précis… Car à travers toi, et par toi, nous créons des moments uniques où le temps s‘arrête…
J’en profite d’ailleurs pour m’adresser à celles-ci et à ceux-là même qui t’évitent ! Prenez-la cette prise de parole qui vous inquiète, accordez-vous le bonheur de l’apprivoiser et de la regarder en face, vous en sortirez plus légers, plus confiants et plus performants. Vous rencontrerez le plaisir de mieux communiquer et de mieux vivre…
Et j’en profite pour dire aux parents qui me lisent de laisser leurs enfants dire, de les écouter dire…et de les encourager à dire… Donnez-leur la parole et ils la prendront !
Chronique hommage à feu mon père qui m’a initié et encouragé à la prise de parole en public dès mon plus jeune âge.

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