La médiation culturelle, qui est un terme relativement récent dans les domaines de l’art et de la culture, est une idée très simple, évidente, et aussi vraiment très exigeante lorsqu’elle est prise sérieusement et de manière professionnelle. Mais avant de vous en parler davantage, j’aimerais préciser qu’elle n’a presque rien à voir avec la médiation culturelle selon le psychologue russe Lev Vygotsky qui, elle, est une théorie historico-culturelle du psychisme. Le terme «médiation culturelle» est aujourd’hui très utilisé dans les pays culturellement actifs. Concernant sa définition dans les milieux artistiques et culturels, il s’agit d’une situation triangulaire où deux parties en dialogue (le spectateur et l’œuvre d’art) ont besoin d’un tiers qui vient se «placer entre elles». La médiation culturelle : «…cherche à garder intact, d’une part, l’expérience et l’espace de création artistique (souvent disséminés dans des lieux et des approches inusités) et, d’autre part, l’intégrité du visiteur ou du spectateur dans son individualité et ses valeurs» (Source : Médiateurs pour l’art contemporain : répertoire des compétences, Paris, La documentation française, 2000) Contrairement à la création artistique dite traditionnelle, l’art contemporain nécessite aujourd’hui, plus que jamais, la présence des médiateurs culturels. Il ne s’agit pas uniquement de dire bonjour et sourire aux visiteurs ! Il s’agit d’une technique de communication à part entière, car le médiateur artistique sert de pont entre le visiteur et l’œuvre d’art, favorisant ainsi les échanges entre les arts et les individus. Il informe, vulgarise, explique, éduque, anime, interprète, divertit, agit et réagit. Il s’agit donc d’éducation non-officielle, proche du loisir, dont bénéficient divers types de visiteurs, de divers niveaux d’éducation, parfois très loin des domaines culturels et artistiques professionnels. Le médiateur culturel professionnel est polyvalent, éducateur, amuseur, respectueux, crédible, disponible, patient, souple, parfois responsable de l’accueil ou même agent de sécurité. Il s’exprime avec clarté, ne parle jamais trop longtemps, évite les longues phrases et ne rentre dans les détails que si on le lui demande. Le médiateur culturel n’est pas un amateur. Pour être à la hauteur de la fonction, il maîtrise son sujet. Il lit, s’informe, cherche les articles appropriés et, si nécessaire, consulte l’artiste ou des personnes capables de l’éclairer. Il varie ses rôles selon le public auquel il s’adresse. Donc, il doit absolument avoir une idée précise sur le genre de public auquel il aura à faire à chaque visite. Les visiteurs peuvent être des adultes ou de jeunes écoliers, des connaisseurs ou des touristes, des étudiants ou des visiteurs avec besoins spéciaux. Il doit donc s’adapter au niveau d’attention du public, son niveau d’éducation, son besoin d’encadrement, sa disponibilité, et aussi son besoin d’autonomie.