Chroniques

De toutes les couleurs : L’art au service du diable

© D.R

Certains dépensent des millions pour décorer leurs maisons et ça donne des résultats affreux : trop de zelliges, surcharge de couleurs, des formes géométriques qui ne vont pas ensemble… Souvent, on pense que, du moment que c’est cher, c’est de bon goût. Et c’est faux !
Quand il s’agit d’immeubles d’habitation économique, on a l’excuse du strict minimum, mais lorsqu’il s’agit de villas immenses, aux prix exorbitants, on trouve que c’est dommage. Puis on se dit qu’ils ont, après tout, le droit de dépenser leur argent comme ils veulent.
Le résultat est que nos villes et les paysages architecturaux dans lesquels nous vivons ne sont pas ce qu’il y a de plus beau. Et ça a une influence néfaste sur les habitants. L’environnement architectural agit très lentement mais sûrement sur les esprits. Winston Churchill disait que les gens commencent par donner forme aux bâtiments et que ces derniers finissent par agir sur les gens. On pourrait faire appel à des professionnels de l’esthétique. Et si on manque de moyens, compenser par de l’imagination, de la créativité artistique. Ce ne sont pas les artistes qui manquent, ce sont les opportunités d’expression. Les talents, vous savez, sont comme des grains qui ont besoin d’un terrain fertile pour se développer. Et le Maroc ne manque ni de grains ni de terrains fertiles. Il manque d’entrepreneurs qui font appel à l’art et aux artistes.
Les bâtiments dont la construction est basée uniquement sur les principes de la physique peuvent être vraiment déprimants et dommageables pour le bien-être et la créativité des occupants. Au problème des grandes dépenses et du travail sans talent vient s’ajouter la tragédie des talents non utilisés, qui peuvent se transformer en fardeaux.
Le pire est lorsqu’il s’agit d’argent public et que les moyens ne manquent pas ! À quoi bon construire une immense fontaine au beau milieu d’une place si c’est fait sans goût ? Des tonnes de béton qui viennent ajouter de la grisaille à des âmes déjà sombres !
Beaucoup de grands projets sont laids car une partie du budget s’est bizarrement évaporée. C’est connu, il y a souvent un pourcentage qui disparaît sous forme de dépenses fantomatiques –je n’invente rien. Alors si cette évaporation est inévitable, au moins utiliser le budget restant de manière optimale. Quand les moyens manquent ou s’évaporent, l’imagination peut rendre de grands services. Le propre de l’artiste est qu’il peut, justement, obtenir de très belles choses avec très peu de moyens !
Alors vous voyez, l’art dans sa grande générosité, qui permet de compenser le manque de moyens par de la créativité, est capable de rendre service au diable lui-même, afin d’embellir notre quotidien !

Related Articles

ChroniquesLifestyle

Yoga et la guérison des peines intérieures : Un chemin vers l’apaisement

Le yoga ne guérit pas en fuyant la peine, mais en nous...

Chroniques

Un projet de loi «hors la loi» : Les binationaux visés

Comment peut-on jouer ainsi contre son pays en proposant de se priver...

Chroniques

Retailleau, Wauquiez, le combat des coqs républicains !

Les Républicains pourraient profiter du plafond de verre qui pèse actuellement sur...

ChroniquesUne

Plan santé mentale au Maroc : Entre fantasme et réalité

La santé mentale ne peut plus être le parent pauvre de notre...