Chroniques

De toutes les couleurs : Les collectionneurs

© D.R

Je crois qu’on peut commencer à parler de «collection» à partir d’un tout petit nombre d’objets ou d’œuvres d’art, acquis de manière réfléchie pour former un ensemble relativement homogène ou ayant quelques points communs.
En collectionnant un type d’art ou l’art d’une période de temps d’une société, les collectionneurs préservent son histoire culturelle et protègent le patrimoine pour les générations futures. Leur contribution est énorme, pas seulement au niveau du marché de l’art mais aussi dans la création de nouveaux standards qui poussent les artistes à s’améliorer, à être plus créatifs. Dans certains pays, les collectionneurs font beaucoup plus de bien à la culture et aux valeurs de la société que les ministères de la Culture.
Impossible de parler de collections et de collectionneurs sans mentionner -ne serait-ce que les noms, des plus célèbres collectionneurs d’Europe, tels que François 1er, la famille des Médicis, Philippe II (1342-1404), Philippe III (1396-1467), Charles le téméraire (1433-1477) ou Isabelle d’Este (1451-1504) à laquelle seul l’immense De Vinci a pu résister (en refusant ses commandes.)
Collectionner est peut-être un caractère inné car, tout petit, on collectionne des timbres, des cartes postales, des pierres ou des CD. Et, une fois adulte, on peut pratiquement tout collectionner !
Certains collectionneurs font confiance à leur propre goût tandis que d’autres font appel à des professionnels. Certains n’achètent que des «noms» alors que d’autres cherchent parmi les artistes connus et inconnus, participant ainsi à l’organisation de l’histoire de l’art local, en essayant de mettre chaque artiste à la place qu’il mérite.
Les collectionneurs sérieux s’intéressent plus à la valeur artistique des objets qu’à leur valeur décorative. Ce sont généralement des gens qui ont réussi dans d’autres domaines et qui cherchent à matérialiser leur réussite, élever la qualité de leur vie et l’exciter en dénichant des pièces uniques, la vivifier par la recherche constante du «beau», retomber amoureux… Cela me rappelle cette phrase dont j’ai oublié l’auteur: «l’œuvre d’art n’est pas un objet mais un service !»
Et pour donner plus de vie et de signification aux œuvres qu’ils acquièrent, beaucoup de collectionneurs cherchent à créer des relations avec les artistes. C’est là une part très importante du processus d’acquisition. D’ailleurs, ils achètent plus facilement lorsqu’ils connaissent l’artiste personnellement. Posséder une œuvre d’un artiste c’est posséder une partie de sa vie, de son voyage artistique, de son âme. La collection n’est donc pas seulement une affaire d’objets, mais aussi d’«histoire» !
Un ami collectionneur se réveille souvent, tard dans la nuit, pour regarder son immense collection, constituée de plusieurs centaines de tableaux, et contempler ses dernières acquisitions. Des moments où il se sent, dit-il, proche du Paradis !

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