Chroniques

De toutes les couleurs : Les conjoints des artistes

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Dans les biographies des grands artistes, on sous-estime souvent l’apport décisif des conjoints. C’est connu, les artistes peuvent être lunatiques, capricieux, changeants et excentriques. Souvent, leur style de vie est diamétralement opposé aux normes. Leurs conjoints vivent l’instabilité financière et parfois même la pauvreté véritable. Essayer de vivre avec ces extraterrestres que sont les artistes peut causer de réelles souffrances. Les conjoints connaissent habituellement l’instabilité émotionnelle, le manque de temps, d’espace et d’attention. Et si certains conjoints acceptent leurs sorts, d’autres regrettent de ne pas s’être mariés à des ingénieurs, des comptables, des banquiers ou des médecins.
Vu de l’autre côté, il y a des artistes qui sont plus chanceux que d’autres. Certains talents sont entièrement détruits par leurs compagnons, d’autres sont timidement ou même hypocritement encouragés, et d’autres encore sont littéralement portés vers la gloire par leurs conjoints. Des conjoints qui savent qu’il n’y a pas de grandeur sans sacrifice! «Une vie de sacrifice est le sommet suprême de l’art. Elle est pleine d’une véritable joie». Mahatma Gandhi. Tout est question de flair, d’intelligence, de volonté et de bonne vision du long terme. Qu’aurait été Dali sans Gala? Après avoir quitté Paul Éluard et le confort relatif qu’il pouvait lui offrir, elle était devenue l’unique modèle féminin et le principal sujet d’inspiration de Dali. Pendant qu’il passait son temps à peindre sans le moindre sou dans la poche, Gala prenait en main les affaires de son mari. Sachant parfaitement comment les fructifier, elle sillonnait la ville de long en large, des tableaux sous les bras, pour promouvoir l’œuvre de son mari et convaincre les éventuels acquéreurs. Comme reconnaissance, Dali passera le restant de sa vie à la célébrer et à la considérer comme un icône, un mythe vivant, «sans elle, tout était fini», disait-il. Qu’aurait été Tolstoï sans Sophia? Certes, Tolstoï était un penseur pas un artiste, mais l’aide et l’énergie dont il avait besoin étaient équivalentes. Sa femme Sophia, de seize ans plus jeune que lui , lui a donné treize enfants donc huit ont pu survivre. Son support dans le travail littéraire de Tolstoï était considérable. Il paraît qu’elle a recopié le manuscrit «Guerre et Paix», du début à la fin, à sept reprises! Elle aurait aussi pris un millier de photographies pour documenter sa vie avec Tolstoï, la chute des tsars et la Russie pré-soviétique!

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