Un jeune a besoin de rêve, d’espoir, de perspectives, incarnés par un «héros» qui lui ressemble, issu de son milieu.
Lorsque nos jeunes se réveillent chaque matin, que trouvent-ils à se mettre «sous les yeux« ? Hélas beaucoup plus l’image d’aînés qui ont réussi non pas grâce à leurs études, à leur travail mais beaucoup plus à des réussites «tordues», liées au deal, à des marchés douteux et peu recommandables.
Tous les jeunes ont besoin de «héros», de jeunes de la génération qui les précède ou directement de la leur et qui incarnent une forme de «réussite«, qui représentent des «modèles» auxquels s’identifier… en clair un jeune a besoin de rêve, d’espoir, de perspectives, incarnés par un «héros» qui lui ressemble, issu de son milieu.
Dans nombre de sociétés le jeune à la recherche «d’idoles» se tourne tout naturellement vers le sport, la chanson ou le cinéma. On les appelle idoles, héros, stars… peu importe le vocable en fait… seule compte la recherche de repères qui habite ces jeunes.
Ces personnalités populaires, charismatiques et qui représentent des valeurs telles que le fair-play, la réussite sociale, la rage de vaincre, la volonté, l’endurance ont un rôle primordial à jouer en ces temps d’embrigadement, de radicalisation, de violence.
Or ces images valorisantes, qu’on le veuille ou non, ont, de tout temps, étaient portées par des champions sportifs, des stars de la chanson ou des acteurs célèbres…
Au Maroc le football est par excellence le vivier où nos jeunes puisent les héros auxquels s’identifier.
Certes, le business, l’argent à gogo perturbent ce phénomène d’identification et l’argent facile devient parfois ce qui incite nos jeunes à y puiser leurs modèles, pourtant il ne faut pas généraliser et aujourd’hui de plus en plus de sportifs prennent conscience du rôle qu’ils peuvent tenir.
Il s’agit d’une réelle responsabilité, d’un engagement d’honneur, d’un devoir volontaire.
Nous possédons entre notre sein ces personnalités de grande qualité, susceptibles de mettre leur popularité au service des causes liées à la jeunesse. Encore faut-il pour cela les solliciter à bon escient et dans un esprit de confiance et non mercantile…
Tant l’exclusion subie par nombre de jeunes, que la radicalisation qui en emporte d’autres ou encore les phénomènes de violence –en particulier dans les stades – doivent pousser ces sportifs populaires et charismatiques à réagir, et donc à s’engager
Des joueurs tels Sofiane Boufal, Achraf Hakimi, Azeddine Ounahi, Hakim Ziyech… sont ceux qui à l’heure actuelle sont les plus suivis, admirés, mis sur un piédestal, ils ont les atouts et le charisme, à eux de décider ce qu’ils peuvent, ce qu’ils souhaitent en faire.
Mettre son image, sa ligne de conduite, son prestige à la disposition de cette jeunesse en manque de repères est une responsabilité, puissent-ils contribuer à donner à la jeunesse de leur pays d’origine les valeurs dont ils sont porteurs.