Chroniques

Emergence(s)

© D.R

Il y a quelques années déjà le Maroc connaissait ce que l’on a appelé le phénomène «Nayda» et qui désignait principalement «la nouvelle scène musicale», en fait il s’étendait au théâtre, au cinéma, aux radios voire aux mouvements associatifs des quartiers.
Ceux qui ont alors fait figure de pionniers et ouvert la voie s’appellent Momo et Hicham avec «L’Boulevard des jeunes musiciens», Driss Ksikes avec «Dabateatr» ou encore Noureddine Lakhmari avec son film «Casa Negra» et aussi Younes Boumehdi précurseur avec «Hit Radio». Bien sûr ce phénomène Nayda a ses étoiles  Bigg, Hoba Hoba Spirit, Fnaire, Said Mosker, Oum, Momo-animateur vedette de Hit Radio…etc
Qu’est aujourd’hui devenu ce qui a alors bouleversé nombre de codes et incarné la voix de la jeunesse ? Tous ces précurseurs sont «aux manettes» de notre vie musicale, de notre vie culturelle, ils ont su éviter le piège de «l’embourgeoisement» et ne sont pas devenus «les vieux cons» de quelqu’un, ils ont réussi quelque chose de rare, ils ont su permettre l’émergence de jeunes talents, de nouveaux visages, d’une «relève». Ils ont su créer les espaces où les générations actuelles apprennent d’eux, se frottent à la scène, font leurs premiers pas.
Aujourd’hui des jeunes de 20 ans sont en train d’emprunter les chemins défrichés par eux : les S’toon Zoo, les stars du stand up ; les Tambours du Maroc qui révolutionnent les percussions ou encore le jeune animateur qui monte, Marwan Elaârj en train d’émerger sur les ondes de la «radio des jeunes» et qui gère une fan- page de 45000 membres sur facebook ! C’est aussi Hamza El Ghazi dont les photos font le buzz sur le web, ou les «Darblanca Crew» qui donnent un nouveau style au breakdance.
Toutes ces «émergences» ne sont pas anecdotiques, elles prouvent à ceux qui en douteraient que nos jeunes ont du talent, qu’ils «en veulent» et que le vent de l’avenir est irrésistible. Il est un domaine, où quelque chose se passe également, de façon plus sourde, souterraine, mais tout aussi inexorable je veux parler de la politique. De jeunes députés, élus lors des dernières élections sont en train de donner une nouvelle légitimité à leur fonction, celle de la proximité. De jeunes engagés au sein de partis sont de tous les débats, de toutes les rencontres, ne refusent aucune invitation… lorsqu’ils sont contactés par des jeunes, ils s’appellent Mbarka Bouaida, Imane Yacoubi, Mehdi Mezouari, Reda El Ourouba, Omar Alaoui, Mehdi Bensaid, Khalid Baddou… retenez leurs noms, ils sont à la politique ce qu’ont été les pionniers de la «Nayda» !
Derrière eux par ailleurs piaffe toute une Génération de très jeunes talents, qui au fur et à mesure des rencontres se révèlent comme de véritables pépites politiques : Salmane Lebbar, Ali Lefriyekh, Hiba Wakrim, Mehdi El Bayad, Kenza Chajia, Salaheddine Bentalba, Oussama Filali, Rida Guisser…et tant d’autres à travers toutes les villes du Royaume qui attendent qu’une occasion –par exemple les élections communales– se présente pour mettre un pied dans l’entre-baillement de la porte de la politique pour qu’elle ne se referme plus.

Articles similaires

Chroniques

Le renseignement face à l’essor des criminels en col blanc

Dans ses formes les plus raffinées, la criminalité en col blanc se...

Chroniques

Le terrorisme international appartient-il au passé ?

La menace de la terreur n’a pas disparu de notre monde

Chroniques

Le mouvement associatif marocain… unique !

Je connais beaucoup de pays qui rêveraient de posséder un tel maillage...

Chroniques

France-Maroc, le plus dur reste à faire !

Pour le Maroc, tant que Paris craint de heurter les Algériens par...

EDITO

Couverture

Nos supplément spéciaux