La saison sportive touche à sa fin. La situation reste bien évidemment inchangée avec toujours les mêmes dirigeants, ou presque, et les mêmes maux qui rongent chacune des disciplines. On s’accorde même à dire que c’est une relation de cause à effet. Quoi qu’il en soit, l’on aura remarqué cette année une montée au créneau sportif des stars marocaines qui ont pris le dessus. Ceci, grâce à leurs exploits mais aussi, et surtout, par leur implication dans le développement du sport au Maroc.
Une implication qui mérite que l’on s’y arrête. Hicham El Guerrouj et ses Foulées internationales de Berkane, Nezha Bidouane et ses circuits de l’avenir, Younès El Aynaoui et son engagement inconditionnel dans le projet de développement du tennis dans les quartiers populaires et, last but not the least, Nawal El Moutawakil avec sa Course féminine, une véritable fête du sport féminin faite par une femme, pour les femmes.
Sans oublier l’aide qu’apportent certains de nos footballeurs aussi bien à leurs anciens clubs, maintenant qu’ils se sont bâtis de brillantes carrières dans un ailleurs meilleur, qu’à leurs anciens co-équipiers. Et ce n’est pas Ahmed El Bahja qui dira le contraire, lui qui est allé jusqu’à « financer » les fêtes d’Al Fitr de tous les joueurs du Kawkab, un club riche avec des joueurs pauvres. Tout cela et plus pour que le sport national aille mieux et pour que demain ne soit pas une continuité d’aujourd’hui. Il ne s’agit ni d’un effet de mode, ni d’une envie de gravir les échelons et de gagner la grâce des bien placés. Il s’agit de sportifs bel et bien marocains qui ont su se frayer leur chemin, avoir une place au soleil, gagnant au passage en expérience et en gestion, et qui voulaient en faire profiter leurs compatriotes sportifs.
Objectif : faire en sorte que le sport dans notre pays puisse atteindre son âge d’or. De quoi faire rougir de joie les moins patriotes d’entre nous. Mais ce qui est à remarquer dans ces initiatives, qui devraient normalement venir compléter les actions des instances responsables du sport national, c’est qu’elles ont lieu dans une conjoncture de désengagement total, ou presque, de nos dirigeants. Du ministère de tutelle aux clubs, en passant par les fédérations et à quelques exceptions près, rien n’est fait pour hisser, ne serait-ce qu’un peu, le niveau du sport. Encore moins du sportif marocain.
Ce dernier, à l’image des stars précédemment citées, ne doit compter que sur son talent, sa volonté à aller de l’avant et ses propres moyens. C’est ce qu’on peut appeler l’âge de pierre sous lequel la gestion de la chose sportive croule toujours. Une gestion où les intérêts personnels l’emportent sur tout le reste et le sport n’est que néant.