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Entre barques de la mort et engagement !

© D.R

Tout d’abord j’aimerais rétablir une vérité : s’il est vrai que nos jeunes qui ont tenté de rejoindre Sebta ont jeté une lumière encore plus crue sur le phénomène de la jeunesse qui croit en un avenir via l’immigration clandestine, il est tout de même «gonflé» de voir que l’Espagne et certains pays européens ont tenté d’en faire un cas spécifique au Maroc !

En fait c’est toute une partie de la jeunesse de tout un continent qui hélas croit en ce mirage.
Certes, parce qu’elle pense que l’herbe est plus verte ailleurs, mais aussi parce que ces mêmes pays ont une grande responsabilité dans ce phénomène.
Au Maroc au moins nous reconnaissons que cette «tentation» du «harrag» existe et nous tentons d’y répondre : deux exemples concrets viennent le montrer, le 1er est le rapport du Nouveau modèle de développement qui contient nombre de réponses au mal-vivre de la jeunesse (même si son application sera difficile et décisive), le second est cet ordre de SM le Roi de rapatrier nos mineurs en situation de clandestinité en Europe.

Que l’Europe et l’Espagne en particulier prennent donc leur part dans l’indispensable lutte contre ce qui n’est ni plus ni moins qu’un suicide déguisé pour tant de ces jeunes.
J’ai publié cette semaine sur Facebook deux photos de jeunes: l’une représentant un jeune perdu en mer dans sa tentative de traversée et l’autre montrant des jeunes de Essaouira, tout entiers mobilisés sur leur projet de création d’une association sportive, MMS (MogaMoujaSurf).
Je les ai accompagnées de ce commentaire : « Regardez ces 2 photos ! Sur l’une, les jeunes surfeurs d’Essaouira sont en train de travailler sur le logo de l’association qu’ils viennent de créer MMS. Il est 22 heures : ils sont totalement accaparés par ce projet qui les motive, leur donne de l’espoir !!!
Sur l’autre, un jeune, peut-être de leur âge, tente de traverser la mer…au péril de sa vie.
C’est la même jeunesse, mais les uns ont trouvé une raison d’y croire et de «s’accrocher» quand hélas les autres ne croient plus en l’avenir… »
Et en guise de conclusion j’ai écrit : « Il faut redonner a notre jeunesse le goût et les moyens de vivre dans son pays…
C’est une cause et une priorité nationales ! »

Cette publication a connu un grand nombre de réactions et j’ai reçu beaucoup de messages car en fait tout est là : il faut permettre à la jeunesse africaine de vivre dans son pays et de pouvoir y construire un avenir. Cela passe inévitablement par une politique de formation et d’emploi ambitieuse et innovante mais pas seulement: l’épanouissement personnel de ces jeunes ; l’accès à la culture, les loisirs, le sport ; l’élargissement de leurs libertés; la possibilité d’avoir une vie amoureuse ; le respect, la dignité… sont autant d’éléments indispensables à l’envie qu’aura le jeune Marocain, le jeune Sénégalais, le jeune Algérien, le jeune Malien… de vivre dans son pays.
En choisissant l’exemple des jeunes d’Essaouira, j’ai choisi le cas de jeunes que je connais particulièrement bien et que j’ai eu l’occasion de voir concrètement à l’œuvre – de même qu’à Casablanca, Marrakech, Mohammedia, Rabat, Oujda ou Fès…

Si l’on offre à nos jeunes la possibilité de s’affirmer, de s’organiser, de se prendre en main, si on leur apporte soutien, écoute, respect…alors ils sont capables du meilleur !
Ces jeunes surfeurs d’Essaouira, grands sportifs dans nombre de domaines, ne savaient pas vraiment quoi faire de leurs dons hormis les utiliser à titre personnel et se perfectionner – ce qui est déjà un but- mais ils rêvaient de se mettre au service de leur ville, de la jeunesse et des enfants souiris.
Enfants de la mer et du vent, ils maîtrisent parfaitement ces 2 éléments, c’est au cours d’une discussion avec eux qu’est née cette idée de lier leurs qualités sportives et l’engagement : ils ont travaillé, se sont réunis à de multiples occasions, ont rédigé des statuts, confectionné un logo, ont appris la réglementation associative puis se sont lancés et ont finalement créé leur association.
Je les ai vus s’accrocher, travailler, y croire pour donner naissance à MogaMoujaSurf ~MMS.

Avoir un but, se sentir utiles, devenir responsables, se «battre» contre le découragement devant certaines embûches, se dépasser, se motiver collectivement, apprendre à travailler en équipe, devenir interlocuteurs et acteurs de leur ville… sont quelques uns des bienfaits de l’engagement associatif.
Lançons un vaste mouvement de créations d’associations -de jeunes, de proximité, de terrain- à travers le Maroc : dans les quartiers, les écoles, les communes rurales… Facilitons les démarches, sensibilisons les représentants de l’autorité locale : moqaddems, caïds, pachas… et nous verrons éclore des centaines de militants, de bénévoles, d’animateurs, de leaders…

L’apprentissage de la vie en société, du respect d’autrui, du sens des responsabilités, de l’empathie, du patriotisme bien compris… en seront les grands enseignements.
Alors lançons cette initiative : maillons le territoire national de structures associatives de jeunesse, pour que les barques de la mort perdent leur attrait suicidaire.

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