Chroniques

Entre béton et goudron, l’espoir !

© D.R

Lancer des alertes dans le contexte actuel est indispensable, pourtant, me semble-t-il, les «lanceurs de propositions» devraient se faire entendre, il en existe, je vais m’efforcer de le faire ici.

Nous courons actuellement le risque de «passer à côté» de notre jeunesse qui se sent «lâchée» et qui ressent – à fleur de peau – une sorte d’indifférence à son égard, lorsque ce n’est pas du mépris. Les jeunes expriment actuellement un fort ressentiment envers les élus, le ministère de la jeunesse et des sports et plus globalement la classe politique, qui lui semble sourde à ses préoccupations.

Des millions de jeunes se perçoivent comme futures victimes potentielles de la précarité, du chômage, de l’exclusion ; souvent issus de la classe moyenne – dont les parents consentent de gros sacrifices pour leur permettre une éducation et un enseignement dignes de ce nom – ils craignent le déclassement social. Ils représentent pourtant la partie (majoritaire) de la jeunesse qui fait le plus d’efforts pour réussir, une autre partie étant hélas trop fragile, trop démunie, trop déconnectée et en mode de survie et une autre (petite) partie ne se sentant nullement concernée par l’avenir du pays.

Le sentiment de hogra fait des ravages et percevant la loi comme injuste, nombre de jeunes ne la respectent plus.
Il faut réagir par une politique volontariste en direction de la jeunesse, par une incitation vigoureuse à l’embauche, auprès des chefs d’entreprise et par une diffusion à grande échelle de la culture.

Dans le contexte actuel l’antidote à une partie de nos maux passe par la culture, les jeunes sont en demande, il suffit de voir l’affluence à toutes les activités proposées par les instituts culturels étrangers au Maroc – moi-même je peux en témoigner puisque notre activité culturelle «Escalablanca» draine aujourd’hui une affluence qui nous dépasse.
Je déteste critiquer, dénoncer sans proposer -je trouve cette attitude lâche – c’est pourquoi je voudrais ici lancer une idée qui me tient particulièrement à cœur : l’ajout d’une nouvelle ligne dans l’orientation de l’INDH.

En effet il faudrait, selon moi, innover dans les actions en direction de la Jeunesse – les Maisons de Jeunes étant devenues, hélas, totalement obsolètes – les centres culturels, les espaces, les maisons de quartier construits dans le cadre de l’INDH sont une excellente chose et viennent remplir un vide sidéral. Pourtant le problème auquel ces nouveaux lieux se heurtent le plus souvent et qui représente un handicap majeur est qu’ ils restent le plus souvent sous-employés, faute de ressources humaines : or -paradoxe apparent – notre jeunesse regorge de talents et de potentiel, je propose donc d’initier un vaste programme de  formation d’animateurs et de médiateurs culturels – les organismes étrangers susceptibles de nous aider dans cette formation sont nombreux – puis dispatcher ces jeunes ainsi formés dans les structures mises en place par l’INDH.
Ils sauront parfaitement les faire vivre, car en phase avec les attentes de la jeunesse, et les gérer en collaboration avec les associations de jeunes actives dans les quartiers, entre béton et goudron.
Et si on essayait ?

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