Chroniques

Et si l’on enseignait à «savoir être» dans nos écoles et nos universités ?!

Sophia El Khensae Bentamy | Consultante, coach et enseignante en techniques de communication, coach en psychologie positive et en thérapie par le rire.

Mieux communiquer, mieux vivre…

Investir dans les soft skills, c’est investir dans des futurs collaborateurs responsables, créatifs, alignés. C’est offrir à nos jeunes les outils pour se distinguer lors d’un entretien, mais aussi pour faire la différence dans une équipe, dans un projet, dans une entreprise..

De nos « connectés jours », les savoirs se téléchargent, les compétences techniques s’apprennent, mais qu’en est-il du savoir-être ?
Dans un monde professionnel en perpétuelle mutation, où les diplômes s’alignent, les masters, les PhD, les certifications, et les CV qui souvent se ressemblent, disons quelquefois pour être bienveillants, ce sont les soft skills, ces compétences humaines, comportementales, émotionnelles, qui font toute la différence.
Pourquoi attendre l’entrée sur le marché du travail pour découvrir l’art de communiquer, de coopérer, de gérer son stress, de parler en public, ou tout simplement de mieux se connaître ?!
Pourquoi donc ne pas semer ces graines dès le lycée, voire plus tôt, les arroser pendant les études supérieures ou avant et en faire les racines solides de l’employabilité future de nos jeunes lauréates et lauréats?!
Je vous parle ici d’ateliers concrets, vivants, interactifs.
Des espaces où les jeunes apprennent à s’exprimer, à écouter et à être écoutés, à gérer les conflits, à travailler en équipe, à faire preuve d’empathie, à innover, à s’adapter… à s’épanouir, à se positionner, à s’affirmer…
En tant que coach et formatrice en soft skills, je le vois à chaque atelier : ces moments transforment.
Ces rencontres réveillent les potentiels, renforcent la confiance et donnent du sens.
Un étudiant qui apprend à gérer ses émotions aujourd’hui saura mieux gérer une réunion demain.
Un autre qui ose parler en public en master 1 osera défendre brillamment son projet face à un investisseur quelques années plus tard.
Et nous le savons bien, qu’aujourd’hui le marché de l’emploi exige tout ce savoir être. Il n’y a plus de technicien, d’ingénieur, passant son temps derrière son écran, sans interagir avec l’humain…
Oui, cela peut sembler étrangement étrange, en temps d’IA, et de réseaux sociaux… Oui, en ce temps-là, le temps actuel, nous avons tous besoin de contacts humains, non seulement besoin, mais «networker» est essentiel à la survie d’un poste, d’une entreprise, d’un projet, d’un univers pro.
Aller en salon, en forum, en présentation, en réunion, pitcher, convaincre, podacster, se faire interviewer, se faire entendre, regarder l’autre dans les yeux et s’imposer professionnellement…
Aucune machine ne saura le faire et l’accomplir mieux que chacun d’entre nous.
Aucune app ne saura émerveiller son interlocuteur mieux que chacun de nous…
Par notre aura, notre présence, nos mots justes, notre langage corporel…Tous ces leviers nommés soft skills, maîtrisés, aiguisés et maniés avec motivation et dynamisme, feront que nous, architecte, docteur, professeur, coach, entrepreneur, thérapeute, fleuriste, bijoutier, athlète, ferons la différence…
Nous sommes à l’ère de la communication, et par cette communication nous souhaitons mieux vivre ensemble… mieux travailler ensemble… A cette époque du mieux communiquer et du mieux vivre nul ne peut réussir et savoir être dans cette communication du vivre ensemble, mieux que nous… Ni robot, ni logiciel, ni Chatgpt… Tout ceci ne sont qu’outils, mis entre nos mains… Ces outils sans soft skills seront noyés dans un océan de similitudes, de ressemblances, et d’imitations comportementales…
Investir dans les soft skills, c’est investir dans des futurs collaborateurs responsables, créatifs, alignés. C’est offrir à nos jeunes les outils pour se distinguer lors d’un entretien, mais aussi pour faire la différence dans une équipe, dans un projet, dans une entreprise.
Le plus tôt, serait le mieux !
Et c’est surtout former les leaders de demain !!!
Un leader n’est pas seulement celui qui décide, mais celui qui inspire. Il faut plus que de l’expertise pour rassembler, fédérer, motiver, transmettre une vision. Il faut du charisme, de l’intelligence émotionnelle, de l’agilité relationnelle. Ces qualités-là, elles se cultivent tôt. Et elles changent tout !!!
Jean-Jaurès disait, si bien : «On n’enseigne pas ce que l’on sait, on enseigne ce que l’on est.»
Et si l’on osait intégrer ces ateliers au cœur des cursus ?!!
Et si l’on formait des étudiants, mais aussi des humains ?!!
Et si l’avenir commençait… par un atelier de savoir être ?!!
D’ailleurs, certains ont commencé, et je les en félicite…
Car, au-delà des notes, c’est l’art de savoir être qui vous distinguera, vous étudiante et étudiant…Vous école, vous université…
Car, la différence se joue sur le terrain du savoir être…
Et, car préparer l’employabilité, c’est aussi préparer l’humanité…

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