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Face à leur destin !

© D.R

Azzedine, Achraf, Tarik… mais aussi Karim, Moussa, Otmane, Oualid, Soulaymane…
Les 3 premiers sont célèbres : Azzedine Ounahi, Achraf Hakimi et Tarik Tissoudali, ils viennent de qualifier le Maroc pour le Qatar 2022.
En plus de leur talent, il leur a fallu beaucoup d’endurance, de force d’âme, de caractère pour résister au scepticisme -pour ne pas dire plus- auquel ils ont dû faire face.
Non pas tant envers les critiques venues des supporters, elles font partie du jeu, mais plutôt vis-à-vis de certaines atteintes à leur patriotisme, leur fierté de porter les couleurs du pays, leur engagement.
La défaite est orpheline mais la victoire a plusieurs pères et aujourd’hui ils se retrouvent encensés, et c’est tant mieux.
J’en suis heureux pour eux, leur persévérance a eu raison de l’adversité et aujourd’hui Sa Majesté le Roi leur adresse ses Hautes félicitations.
Ils sont des exemples de ce que notre jeunesse, née au Maroc ou sous d’autres cieux, peut réaliser lorsqu’elle croit en elle, lorsqu’on lui fait confiance et qu’elle se fait confiance.
Derrière Azzedine, Achraf, Tarik des milliers, des millions d’autres jeunes piaffent aux portes de la vie, tentent de se créer un avenir, de forcer les portes de leur destinée, j’en connais tant et tant d’entre eux que j’ai l’impression de les connaître tous.

Bien sûr chacun d’entre eux a son propre parcours, sa vie à lui, mais bien des ressemblances les unissent et hélas bien des obstacles leur dressent les mêmes barrages.
Les embûches sont légion mais celles qui -d’après mon vécu parmi eux- leur sont les plus insupportables, les plus insurmontables, les plus mutilantes, sont ces vexations au quotidien, ce mépris insidieux auquel ils se heurtent sans cesse, cette façon qu’ont certains représentants de notre administration ou certains individus dotés d’un pouvoir quelconque, de les humilier, de les broyer.
Ça peut être ce patron d’une auto-école qui dresse deux colonnes parmi ses apprentis conducteurs : d’un côté ceux qui ont versé la fameuse ‘’rchoua’’ de 300 dirhams et qui bénéficieront d’une épreuve aménagée et ceux qui bien qu’ils aient payé les droits d’inscription normaux n’ont pas les moyens du ‘’supplément’’ exigé et se verront contraints de revenir pour une 2ème session.
C’est aussi ce représentant de l’autorité locale qui prend un plaisir malsain à mettre des bâtons dans les roues d’une association de jeunes qui trébuche dans la jungle administrative, oubliant que son rôle est de les guider et non pas de les écraser.

Ça peut tout autant être celui où celle qui tient entre ses mains le dossier qui décidera de l’avenir d’un jeune doté des réelles connaissances et compétences pour exercer telle mission, telle responsabilité, mais qui s’emploiera à le détruire auprès des supérieurs de peur qu’il ne ‘’lui fasse de l’ombre’’.
Oui être jeune aujourd’hui est difficile – partout dans le monde d’ailleurs – mais ce qui nous intéresse ici est ce qui se passe dans notre pays, ‘’Morocco first’’.
Et j’avoue que le sort que nous réservons à toute une partie de notre jeunesse est irresponsable !
Notre Souverain est le premier à demander à ce que l’on y remédie : dans chacun de ses discours, dans sa volonté de changement à travers le nouveau modèle de développement, malgré cela c’est sûr le terrain que cela ne suit pas !
Conseils des villes, élus locaux, comités INDH semblent étrangers aux attentes et aux besoins de notre jeunesse, l’une des preuves les plus flagrantes en est l’utilisation biaisée des terrains de sport de proximité…
Je pourrais bien sûr multiplier la liste des obstacles rencontrés à l’infini, mais je ne veux pas tomber dans le misérabilisme et nos jeunes méritent qu’on les motive et leur mette le pied à l’étrier, j’entends parfaitement les personnes de bonne foi qui me disent que ces jeunes ont aussi une part de responsabilité, qu’il leur faut se bouger, aller chercher la chance, arracher la réussite…
Évidemment ces Conseils sont légitimes mais en citant ces quelques exemples j’ai voulu vous montrer à quel point la chape qui pèse sur eux est lourde et combien elle peut annihiler tout esprit d’initiative.
Azzedine, Achraf et Tariq se sont battus pour réussir, ils sont des modèles, des images positives, des miroirs qui peuvent montrer à notre jeunesse que ‘’c’est possible’’, je rêve d’ailleurs qu’ils me rejoignent et que nous allions ensemble à la rencontre des jeunes pour les motiver, les booster…
Karim, Moussa, Otmane, Oualid, Soulaymane, Ayoub, Soufiane, Mohcine, Mehdi… ont leur vie à réussir, il ne faut d’ailleurs pas passer sous silence les jeunes filles qui elles aussi ont un combat à mener -même s’il est différent, j’y consacrerai une prochaine chronique.

Mettons un maximum d’atouts dans leur jeu, de quoi au moins leur donner la volonté, le courage, la force d’y croire et de (se) bouger !
Je terminerais cette chronique par une note d’espoir -elle paraîtra anecdotique à certains, et pourtant croyez-moi elle ne l’est pas- je l’ai vécue ce week-end à Essaouira où arrivait le Rallye Aïcha des Gazelles, accompagné bien sûr d’un dîner de gala, où -et c’est la règle- la participation se faisait sur invitation.
Tout jeune, dans quelque pays que ce soit, regarde ces soirées avec un regard d’envie, je suis passé par là dans ma jeunesse et il s’agit d’une réaction bien naturelle.

Je voudrais donc mettre en lumière le geste qu’a fait Madame Rita Zniber, sponsor de l’événement, en permettant d’inviter à cette soirée un groupe de jeunes bénévoles associatifs de la ville, qui s’illustrent au quotidien par leur action, leur engagement. Bien évidemment j’ai sauté sur cette occasion, non pas comme s’il s’agissait d’un ‘’ geste de charité’’ (ce que des esprits mesquins ne manqueront pas d’inventer), nous sommes bien loin de ça, en vérité il s’agit d’un geste de reconnaissance, de mise en lumière, de reconnaissance, motivant et ayant valeur d’émulation.
J’ai passé toute la soirée aux côtés de ces jeunes et croyez-moi, leur fierté, leur bonheur, faisaient plaisir à voir, ce sentiment de ‘’n’être plus invisible’’ -comme me l’a dit Karim- les a chavirés.
Le lendemain je me suis posé avec eux et je les ai écoutés raconter leur soirée, partager leur ressenti : en fait ce moment passé dans ce monde leur a montré deux choses : qu’en fait il ne s’agissait pas de quelque chose d’inatteignable et d’étrange et en même temps cela leur a servi de tremplin, de réacteur… déjà dans leur regard, dans leur vision de notre société, quelque chose a changé, ce quelque chose s’appelle la main tendue !

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