Le sport est un moyen exceptionnel pour impulser des règles, inciter au civisme, faire preuve de résilience, d’endurance, redonner l’estime de soi, recréer de l’espoir et ouvrir des perspectives… la CAN, La Coupe du monde peuvent être un formidable accélérateur.
C’est une remarque pertinente de Hamza Hachlaf – journaliste sportif et chroniqueur – lors de la 4ème édition de «L’DEBAT » qui m’a inspiré cette chronique. En effet Hamza a expliqué que les grands événements footballistiques à venir devaient être une réelle opportunité pour tous les jeunes et notamment pour ceux que l’on désigne par le terme de « Jeunes en situation de NEET». On désigne par ce mot les jeunes de 15 à 29 ans qui ne sont ni en emploi, ni en enseignement, ni en formation (not in Employment, Éducation or Training), leur nombre chez nous est estimé à 1,5 million. À titre personnel, et je le proclame depuis bien longtemps, je suis persuadé que le sport est non seulement une école de la vie mais aussi un formidable vecteur d’insertion sociale – en fait hors l’emploi qui est bien sûr la clé par excellence – le sport et la culture sont les solutions.
Contrairement à ce que pensent et disent certains, nous avons une jeunesse formidable, tous nos jeunes -même ceux qui n’en ont pas conscience ont un savoir-faire, une compétence, un talent, tous -y compris ceux qui sont passés à travers les mailles de tous les filets sociaux.
Chaque jeune a entre les mains un outil ! Encore faut-il qu’il le sache, encore faut-il que l’opportunité de le montrer lui soit donnée. Nos jeunes n’ont pas confiance en eux, pire, souvent ils ne s’aiment pas, voire s’auto-dévalorisent, cela n’est-il pas dû à notre propre méfiance envers eux, notre façon de les déprécier.
La réponse est dans la question.
Je suis persuadé que le sport peut jouer un formidable rôle d’insertion pour notre jeunesse.
Le sport est un moyen exceptionnel pour impulser des règles, inciter au civisme, faire preuve de résilience, d’endurance, redonner l’estime de soi, recréer de l’espoir et ouvrir des perspectives… la CAN, La Coupe du monde peuvent être un formidable accélérateur, or il ne suffit pas de le dire pour que tout cela arrive d’un coup de baguette magique, il faut certes que les jeunes en prennent conscience, mais il faut que la société elle-même s’en donne les moyens.
8 propositions :
– Tout d’abord il faut que les jeunes « s’approprient » ces grands événements, ils font partie de nos atouts pour réussir. Il est donc indispensable que nous les impliquions…
– Il est tout autant nécessaire de partout multiplier les terrains de sport de proximité (foot bien sûr mais aussi streetworkout, skate, basket…).
Et pour reprendre l’expression d’un jeune de Casa mettre fin à cette forme de racket qui sévit dans de nombreuses communes.
– Il faut également- et c’est une véritable réforme qu’il nous faut entreprendre- adapter l’emploi du temps scolaire de nos élèves, nos collégiens, nos lycéens. Mettre fin à cet absurde agenda quotidien qui ne laisse place ni au sport, ni à l’art, ni à la culture…
Cela n’a rien d’impossible, il s’agit de volonté politique.
– Bien évidemment il faut faire de la formule Sport-Etudes une filière d’excellence et l’ouvrir largement.
– Il faut EXIGER des entreprises du bâtiment, de sociétés de construction qu’elles incluent dans toute nouvelle création de quartiers, de communes, de nouveaux périmètres d’habitations -systématiquement- des espaces sportifs et des lieux de vie.
La construction de «barres de logements» serrées comme des sardines où aucune vie culturelle, sportive, sociale n’est possible doit être stoppée.
– Instaurer des formations, à grande échelle, d’animateurs sportifs, de formateurs, d’entraîneurs…
– Créer un statut du bénévole, notamment en le faisant bénéficier d’une assurance.
– Dans les communes sur le modèle de la fête de la musique, créons des «Fêtes du sport, faites du sport», l’aspect festif, fraternel, rassembleur, est important pour donner l’envie, créer l’émulation.
Bien d’autres propositions seront recensées et réunies dans un document que nous rendrons public.
La CAN, la Coupe du monde représentent de formidables occasions de donner un coup d’accélérateur au sport, bien sûr en tant que loisir que moyen d’épanouissement, mais aussi en tant que levier d’insertion sociale et professionnelle.
Ne ratons pas ce train du développement, ne laissons aucun jeune sur le quai.