Chroniques

Faucheuse d’anges…

© D.R

L’ignorance est faucheuse d’anges, l’absence d’éducation (sexuelle) est faucheuse d’anges…le viol, l’inceste, la misère, le poids des tabous…sont autant d’outils pour la faucheuse d’anges…Or rien ni personne ne devrait être «complice» de la faucheuse d’anges : aucune femme ne devrait avoir à subir les avortements clandestins qui se comptent par centaines chaque jour dans notre pays, sans parler des drames familiaux, des suicides, des abandons…qui sont les maux qu’entraîne une grossesse non désirée, une grossesse «imposée». Il y a quelques jours une photo du corps d’un nouveau-né de quelques jours, retrouvé dans un amoncellement d’immondices à Fès, faisait l’effet d’un électrochoc…Fallait-il ou non publier cette photo, la question n’est pas tranchée et ne peut d’ailleurs l’être, toujours est-il qu’il n’est plus possible de se dire que «cela n’arrive qu’aux autres», non, nous sommes tous responsables et sans doute même tous coupables.
L’écrivaine Sanaa El Aji pose le problème en ces termes : Aujourd’hui, nous sommes confrontés à un choix clair et net : soit nous admettons un certain nombre de phénomènes, bons ou moins bons, qui se produisent au sein de notre société, et que nous décidons de les accepter et de les traiter de la manière adéquate, soit nous optons pour la politique de nos amies les autruches, en ignorant ces faits sociaux et en considérant que nous sommes une société musulmane conservatrice où pareils travers ne sauraient exister… 
Que faire donc ? Quelles solutions ? Il est clair qu’il ne saurait y en avoir UNE  mais bien DES pistes de solutions, qui vont d’une révision de nos comportements, de nos mentalités, à une éducation sexuelle efficace, une véritable politique de contraception… à  une réflexion sur la légalisation de l’avortement en cas de viol, d’inceste…
L’argument de certains qui est de dire qu’une telle décision favoriserait «la débauche» ne tient pas, aucune femme n’a recours à l’avortement «par plaisir», et les avortements clandestins pratiqués actuellement sont pires que tout. Lisez ce qu’écrit le jeune Imad Azmy, militant de «Sidays», qui s’adresse à nous tous : La politique est taboue, la religion est taboue, les souffrances des citoyens sont taboues, et par dessus tout le SEXE est tabou ! Est-ce que l’un de vous a déjà eu un cours sur la sexualité ? Est-ce que l’un de vous a déjà eu l’audace d’aborder le sujet avec l’un des parents ? Est-ce que l’un de vous a déjà vu la différence entre les deux sexes à part à la dernière page du dictionnaire en cours de français où on se marrait, ou encore poussé par la curiosité à regarder à travers une fente ou une serrure ?… Alors ne soyez pas étonnés que nos jeunes veuillent découvrir, ne méprisez pas quand vous voyez des ventres ronds sans père parce que vous les avez menacées et non conseillées, ne vous énervez pas contre ces deux personnes qui n’ont pas résisté à ces pulsions extrêmes parce que vous ne leur avez pas expliqué les règles ! …il ne faut pas demander sur ça, HCHOUMA !
Plus que de longs discours, ce texte de l’un de nos jeunes nous met tous face à nos responsabilités.

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