Rachida Kebira est une championne de full-contact qui possède un palmarès national et international très bien garni. Elle domine de haut en bas le championnat national de cette discipline depuis qu’elle a remporté son premier titre en 1996. Mais Rachida a surtout crevé l’écran quand elle a réalisé l’exploit en remportant le titre de championne du monde de full-contact à Belgrade. Auparavant Rachida a été sacrée vice-championne du monde en Italie et deuxième en championnat d’Afrique des Nations en Egypte.
Cette jeune fille a hissé le drapeau national dans les plus grands forums internationaux et mérite amplement tous les hommages. Il se trouve que dans cette discipline comme dans tous les arts martiaux les athlètes les plus méritants sont mis dans les oubliettes. Non seulement Rachida n’a pas été récompensée à juste valeur, mais on fait peu de cas de sa détresse actuelle. Notre confrère «Al Ittihad Al Ichtiraki » a eu la primauté d’évoquer le désespoir de cette championne délaissée.
Rachida, la championne du monde, a été admise dans le service de réanimation suite à une dépression nerveuse. Issue d’une famille modeste composée de cinq personnes, elle n’a jamais eu droit à la moindre récompense financière pour ses multiples titres. Une indifférence totale que souligne son entraîneur, Mustapha Bayoud, qui a frappé à toutes les portes des responsables de notre sport sans que ces derniers daignent s’occuper de son cas.
Une situation dramatique puisque Rachida et sa famille sont sous le couperet de l’exécution d’une décision judiciaire pour évacuer leur maison. Il est encore plus grave qu’une pareille situation de détresse n’ait pas soulevé un élan de solidarité de la part des pouvoirs publics et surtout de la fédération et du ministère de la jeunesse et des sports. Désolant et écoeurant ! et l’on continue encore à se demander pourquoi des sportifs optent pour l’immigration clandestine à chaque fois qu’ils se déplacent à l’étranger.
C’est cette indifférence qui les pousse à chercher des cieux plus cléments, voire à changer de nationalité pour fuir la misère. Il est aberrant qu’une championne de ce calibre soit assimilée, avec sa famille, à une SDF. La solidarité avec les démunis que mène Sa Majesté le Roi, Mohammed VI, depuis qu’il était Prince héritier, concerne aussi les sportifs méritants devenus misérables par l’indifférence de nos responsables.