Chroniques

Hors-jeu : K.O. technique

Direct français d’entrée de jeu. En pleine face. Avant même le début du combat. Un direct assené à cette tolérance dont nos amis français se font les chantres. A ces principes de la déclaration universelle des droits de l’Homme, dont on se plait à rappeler les origines hexagonales.
Aux valeurs de la noblesse sportive et du fair-play. Récit d’une rencontre terminée avant son début : l’équipe nationale de boxe devait participer à un stage en France avec son homologue française du 24 mars au 4 avril. Les Marocains furent déclarés K.O avant même qu’ils n’atteignent le ring et ce sont les Français qui ont jeté l’éponge… à l’envers.
L’arbitre du match qui n’est autre que le consulat général de France à Casablanca a disqualifié nos boxeurs pour les avoir soupçonnés d’être des envahisseurs potentiels. La France était en danger et il fallait à tout prix opposer le veto du visa pour arrêter les intentions malveillantes des jeunes pugilistes marocains.
Aussi le consulat français a-t-il exigé de la fédération (FRMB), un relevé bancaire et des attestations de travail et de salaire de ces jeunes sportifs. Et comme ces conditions ne présentent nullement un garde fou pour une éventuelle immigration clandestine, on a exigé l’inconcevable à la fédération marocaine. Pour parer à toute défection le consulat a demandé à la FRMB de lui fournir un engagement pour garantir le retour au Maroc des membres de la sélection.
Il ne restait que le dépôt de leurs empreintes digitales pour s’assurer qu’ils ne sont pas des terroristes ayant été impliqués dans l’attentat du 11 septembre. Ce comportement gravissime envers une fédération fait fi de toutes les conventions internationales qui régissent le déplacement des équipes nationales. C’est à croire que tout Marocain est assimilé à un clandestin en puissance qu’il soit un sportif, un journaliste, un directeur de société et pourquoi pas un diplomate ou un ministre.
Le consulat français à Casablanca n’est pas à une bavure près car même les Français résidents au Maroc ont eu des démêlés avec ses fonctionnaires. Des employés qui n’ont rien à envier à l’administration marocaine en matière d’excès de zèle et d’attentisme attentatoire à la dignité de l’homme. Le mime est parfait, la French deconnection aussi.

Articles similaires

Chroniques

Le Polisario, un poison africain

Que ce soit sur le plan diplomatique ou sportif, le Polisario pose...

AutreChroniques

Santé mentale et pouvoir d’achat

Il nous faut faire de la santé mentale des Marocains une priorité...

Chroniques

Chère prise de parole en public

Pour prétendre à te prendre en public, toi chère prise de parole...

Chroniques

Une véritable transformation et évidence du paysage socio-économique

Le rôle incontournable de la femme ingénieure au Maroc

EDITO

Couverture

Nos supplément spéciaux

Articles les plus lus