Le forfait du RBM n’est nullement un cas isolé dans un football en mal de structures, de gestion et de compétence. La crise financière qui frappe plusieurs clubs n’est que la résultante de la conjugaison de ces facteurs. Le CODM avait failli déclarer forfait pour les mêmes raisons et nombre d’équipes trouvent du mal à honorer leurs engagements envers les joueurs. Le FUS, la JSM, la RSS, voire des grands clubs comme le KACM et le WAC ont souvent touché le fond de la caisse jusqu’à devoir des mois d’arriérés aux joueurs.
Pis encore la JSM qui représente le football sahraoui menace aussi de déclarer forfait après avoir souffert le martyre des années durant. D’ailleurs le cas de la JSM est très significatif dans la mesure où, pour des raisons évidentes, l’Etat devrait parrainer cette équipe comme il subventionne d’autres secteurs dans nos Provinces du Sud. Ceci étant, cette mauvaise santé financières ne trouve pas seulement ses origines dans le manque de ressources. Car si les recettes des stades sont dérisoires et si les sponsors ne se bousculent pas devant les portes de clubs, il faut reconnaître que les caisses de ces derniers sont souvent alimentées par des subventions et des dons.
Les collectivités, les autorités locales et les notables des villes contribuent énormément dans la collecte des fonds. Les gouverneurs ont, de tout temps, usé de leur autorité et de leurs relations privilégiées pour inciter les entreprises et les notables de la ville à participer au tour de table des clubs. En définitive même si le sponsoring ou le parrainage fait défaut officiellement, les clubs en bénéficient d’une manière indirecte. Ce qui manque par contre, c’est le contrôle systématique des dépenses qui n’est réalisé par aucun organisme officiel. À part la lecture du rapport financier au cours de l’assemblée générale annuelle, personne ne connaît les secrets des comptes des clubs. Pourtant l’Etat les fait bénéficier de l’exonération des impôts comme l’IGR, de l’IS, la TVA et autres. Comme il n’existe pas de comptabilité, les dirigeants ont toute la latitude de dilapider l’argent des contribuables sans qu’ils ne soient obligés de rendre des comptes de leur gestion.
De ce fait, la crise de nos clubs ne pourra être jamais résolue sans que l’entreprise sportive ne soit assimilée à une société commerciale obligée de dresser son bilan. Le temps de la caisse noire est révolue.