Chroniques

Hors-jeu : La CAN en différé ?

Le public marocain risque de ne pas regarder les matchs de son équipe nationale lors de la Coupe d’Afrique des nations 2004 sur la télévision. Les droits de retransmission étant devenus un terrain de chasse gardé pour le plus offrant, tout dépend désormais de l’acquéreur pour «marchander» ses acquis. Le problème a été soulevé au Parlement avec une question d’un député adressée au ministre de la communication. Ce dernier a jugé que les Fédérations arabes de football devraient faire pression sur la Confédération africaine de football pour un règlement efficace de cette problématique. En fait, cela fait plusieurs semaines que les deux chaînes nationales sont en pleines négociations avec les responsables d’ART à propos de la possibilité d’une retransmission indirecte (huit heures après le déroulement de chaque match). Il n’en est pas question, répliquèrent les responsables marocains. Des réunions similaires auraient eu lieu avec les responsables de la télévision algérienne et égyptienne à cause du même problème. Il est vrai que l’occasion est des plus importantes. En un peu plus de quarante-cinq ans d’existence, la Coupe d’Afrique des nations est devenue l’une des compétitions sportives les plus représentatives en Afrique. Elle a permis l’émergence de grandes équipes et de grands joueurs. Du coup, elle commence à représenter une source juteuse pour les télévisions commerciales spécialisées qui cherchent à s’approprier, à coups de sommes colossales d’argent, les droits de retransmission. L’exemple d’ART est très significatif dans ce sens. La radio-télévision des Arabes dispose en effet de ce droit sur la CAN pour quatre éditions depuis 2002 et qui ne prendront fin qu’après la CAN 2008 pour la coquette somme de 25 millions de dollars. De quoi rendre impossible toute rivalité. Sans entrer dans les détails pour décortiquer les droits de retransmission, et les lois qui régissent ce genre de statuts, ce qui importe pour le public marocain, c’est de ne rater aucune phase de l’évolution du Onze national lors de cette coupe. Si l’on peut se passer des matchs des autres nations, la logique veut que le téléspectateur marocain jouisse au moins des matchs que jouera son équipe. Le rendez-vous en Tunisie est pour bientôt, si le problème n’est pas réglé au bout des jours qui viennent, l’on est bien parti pour se contenter du « différé ». Que faire si les négociations n’aboutissent pas avec ART ? Cette dernière n’a fait que suivre elle aussi une autre logique. Celle du marché. Les seules logiques véritablement bonnes servent à ceux qui peuvent s’en passer, dit d’Alembert. À travers un télescope, les aveugles ne voient rien. Ce n’est pas parce qu’il y a une rose sur le rosier que l’oiseau s’y pose : c’est parce qu’il y a des pucerons. C’est l’argent qui est devenu maître dans ce genre de situation, non seulement en Afrique mais bien avant, en Europe, au point même que le président de la FIFA en a été affecté. Il ne nous reste plus qu’à prier pour qu’une semblable d’entente ait lieu.

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