Chroniques

Hors-jeu : La foi et le courage

Feu Said Belqola a quitté ce monde comme il y a vécu : dans la discrétion et la sérénité d’un homme de foi, de bonne foi et de bonnes actions envers ses semblables. L’homme était admirable avant que cette maladie incurable ne l’ait attrapé, mais ce coup de destin n’a fait que renforcer sa foi, son courage et sa croyance en la divinité. Il est même devenu plus admirable que jamais quand il a affronté la souffrance d’une thérapie insoutenable. Mais son attachement à vie, comme celui de tout être humain, était tel qu’il a oublié ses souffrances pour vivre normalement. À tel point que la télévision l’a montré récemment en train de suivre un match dans un stade de football. Il fallait le faire quand on sait que la gravité de sa maladie ne pouvait aboutir qu’à la mort. Même si la fin de chacun de nous reste avant et après tout entre les mains de notre créateur.
On dit chez les Musulmans que l’homme de foi est souvent mis à contribution par le bon dieu et est rappelé à lui, pour la plupart de temps, à un age précoce. Belqola était de ces hommes : modeste, humble, discret et consciencieux aussi bien dans sa vie professionnelle en tant que douanier qu’en tant qu’arbitre international. Or tout le monde sait que dans l’arbitrage, il est rare qu’un referee fasse l’unanimité dans le milieu pourri du football. Feu Belqola était une exception et une denrée rare dans ce domaine qui a peu ou proue été contesté et ce tout au long de sa carrière professionnelle. Ce qui est un exploit pour un juge qui doit appliquer la loi tout en tablant sur ses appréciations personnelles en une fraction de seconde. Il est donc normal que cet homme soit rentré dans l’histoire du football mondial en devenant le premier arbitre arabe et musulman à avoir dirigé une finale de la coupe du monde. C’était en 1998 en France et le destin a voulu qu’il quitte ce monde quatre ans après exactement jour pour jour après avoir arbitré le match Allemagne-USA.
Feu Belqola ne saura jamais que ses pairs qui arbitrent dans ce mondial ont décidé de porter un brassard noir en signe de deuil dés qu’ils ont appris son décès. C’est dire combien l’homme était estimé dans son pays mais surtout par les dirigeants de la FIFA et de toutes les équipes du monde dont il a officié les matchs. C’est dire aussi que même mort, Belqola continue à faire parler de son pays, le Maroc, qu’il a dignement représenté dans tous les continents depuis neuf ans. Ses enfants , sa femme , toute sa famille et bien sûr tous les Marocains resteront fiers de cet homme qui a forcé le respect de tout le monde.

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