S’il est un poste pour lequel l’engouement n’exige guère de critères, c’est bien celui de dirigeant sportif. Tout le monde, ou presque, veut être dirigeant et clame partout sa capacité de le faire. Le meilleur tremplin d’y arriver; c’est celui de la langue fourchue. Tout le monde, ou presque, s’est spécialisé dans la critique acerbe et subjective. Les choses ne sont pas prêtes de changer car cette donne perdure. En d’autres termes, en l’absence d’une loi qui régit le statut de dirigeant les portes resteront grandes ouvertes devant les arrivistes tous azimuts. Tous les friqués qui ont raté leur chance en politique ou aux affaires se rabattent sur la gestion sportive pour se refaire une virginité. On ne jugera jamais bien des hommes si on ne leur passe les préjugés de leur temps. Pour ceux qui ont des antécédents judiciaires et qui veulent se racheter, le poste de dirigeant constitue indéniablement une aubaine de taille. L’histoire très récente de la justice (la justice juste), démontre que des trafiquants et des escrocs de tout genre, se sont succédés à la tête de clubs sportifs. Heureusement que tous nos dirigeants sportifs ne sont pas de cette trempe. Dieu merci, il existe encore des gens honnêtes, dévoués et sincères. La réputation d’un homme de talent n’entre dans sa famille qu’en venant du dehors et en enfonçant un peu la porte. Les vrais gestionnaires sont constamment pourchassés par les médiocres. Toutefois, il faut reconnaître que les ambitions des uns et des autres différent en volume, en cadence et en intensité, c’est selon. D’un autre côté, la plupart des gestionnaires du football, qu’ils soient dans les clubs, au sein du GNF I ou dans la Fédération de tutelle, ne sont nullement compétents. L’on peut distinguer trois catégories dans ce sens. Une catégorie de dirigeants constamment hantée par un seul souci : s’exhiber sans relâche dans les médias. Une autre catégorie est composée de gens qui sont désignés malgré eux à la tête d’un club ou d’une fédération, même s’ils n’ont jamais été passionnés par la discipline en question et encore moins intéressés pour occuper tel ou tel poste. Et enfin, il y a ceux qui se sont spécialisés dans le passage par les mailles du filet qui pêche dans les eaux troubles, et ils sont légion. Toutes ces défaillances se sont négativement répercutées sur notre sport. Une débandade totale en matière d’organisation, de timing et de respect des échéances, en communication et par conséquent en rendement, caractérise la gestion sportive. Le tout est fortement accentué par l’inexistence d’un ministère de tutelle capable de cerner cette panoplie d’anomalies. En mélangeant tous ces ingrédients, vous serez en mesure de déguster le plat amer de notre football. On nie la vérité, mais on ne croit pas l’erreur. Les Grossiers personnages, dont la vision déformée voit les choses comme elles sont, et non comme elles devraient être étaient derrière l’ancienne coutume scythe d’arracher les yeux d’un cynique pour améliorer sa perspective.