Le football n’a jamais été une science exacte. Heureusement ! Sinon un match de football aurait tout perdu de la passion qu’il provoque, du suspens qu’il suscite et des rebondissements qui émaillent ses 90 minutes de jeu. Si l’on savait que le Raja allait battre la Zamalek par… définition, le public ne se déplacerait pas au stade et les téléspectateurs ne verront pas le match à la télévision. Les médias auraient donné le résultat bien avant le match et la « course » sera rapidement oubliée comme si on jouait au tiercé. Mais le Raja n’a pas gagné, le suspens a duré jusqu’à la dernière minute et l’on va en vivre,encore, au moins quatre-vingt-dix minutes au Caire. Ce qui veut dire tout simplement que nos coeurs vont vibrer pour les diables verts qui savent se battre à l’extérieur.
Heureusement que le football n’est pas une science exacte sinon, l’on serait déjà fixé sur la défaite du Raja dans son «périlleux» déplacement face à des Pharaons «enivrés» par leur match nul «héroïque» à Casablanca. C’est dans ce même esprit de raisonnement que la défaite du Raja face à Abidjan a été accueillie chez nous. L’écart de 2 à 0 semblait insurmontable et tout le monde tirait des buts pessimistes dans le camp des Ivoiriens qui leur paraissait infranchissable. On connaît la suite, le Raja leur a mis quatre buts et ç’en est fini pour les éternels pessimistes et autres pronostiqueurs avérés de notre football.
Les paramètres de la victoire dans le sport en général et dans le football en particulier sont multiples et à géométrie variable. Ce faisant, chaque match devient un cas spécifique comme le fut par exemple celui qui a opposé le Raja au Zamalek. Il est différent, sur tous les plans, de la rencontre enivrante qu’ont fournie les Vert et Blanc contre les Ivoiriens au complexe Mohammed V. Tout comme le match qui opposera les Casablancais aux Egyptiens au Caire sera d’une autre nature qui n’est aucunement défavorable aux Rajaouis. Tout dépend de leur état d’esprit et de leur mental puisqu’ils partent à chances égales avec leurs adversaires. Le football n’est pas une science exacte puisque jouer devant son public ne tient pas d’un atout par déduction logique.
Les Rajaouis le savent tout comme les Egyptiens qui les ont accrochés devant 100000 supporters verts et blancs. C’est dire que tout pourrait se produire lors de ce match retour pour ne pas espérer que les joueurs du Zamalek vendent la peau de l’ours avant de l’avoir abattu. On connaît bien nos amis égyptiens qui sont d’excellents joueurs mais qui sont souvent victimes d’un patriotisme footbalistique exaspérant. Avec un nul vierge, le Raja aura tout à gagner et rien à perdre dans un stade où les footballeurs, le public et les médias seront surexcités. Le football exige la maîtrise et le Raja sait le faire.