Tout le public du football, notamment les jeunes, comptait vivre une fête du ballon rond jeudi dernier. Erreur. Tout le monde allait être leurré. Une grande déception. On savait que les grandes stars n’allaient pas venir, pour la simple raison qu’elles ont passé une saison très chargée et qu’elles ne pensaient qu’à rentrer chez eux pour se reposer. Ce que l’on ignorait, en revanche, c’est que la presse sportive nationale a été induite en erreur par les organisateurs. Les journalistes marocains n’ont jamais été aussi méprisés que lors de la conférence de presse organisée pour la circonstance. Pour accéder à la salle de conférence, il fallait montrer patte blanche. Cependant, même le badge officiel et la carte de presse ne suffisaient pas à permettre l’accès à nos pauvres journalistes qui s’étaient agglutinés devant la porte comme une foule de réfugiés quémandant un passage de l’autre côté d’une frontière virtuelle. Seule la presse étrangère et les chevelures dorées disposaient de ce droit sur le sol marocain. Plus flagrant comme mépris à l’égard des journalistes nationaux, il n’y en a jamais eu. Discriminatoire jusqu’à l’humiliation. C’est la faute à qui ? Aux organisateurs, bien entendu. Mais il faut également reconnaître que nous autres journalistes sportifs, sommes quelque part méprisables. Le corps de la presse sportive est devenu aussi infesté de parasites qu’une mare nauséabonde. Les journalistes professionnels sont comptés sur les doigts. Le reste est composé de correspondants non rémunérés, de collaborateurs d’occasion, d’intrus voire d’escrocs. Plusieurs d’entre eux ont eu des démêlés avec la justice. Chaque fois qu’il y a une conférence ou un événement où il y a de la nourriture, c’est la ruée totale, quel que soit le degré d’importance de l’événement ou de la manifestation. Retour à la porte de la salle de conférences. Ce n’est qu’une dizaine de minutes plus tard que l’on daignera laisser passer, un par un, nos journalistes en sueur qui n’avaient pas du tout l’air de désapprouver ce comportement ségrégationniste, à part quelques rarissimes contestataires. Un minimum de dignité nécessiterait le boycottage immédiat de cette conférence, voire le match, dont l’éclat fut terni par l’absence des principales stars sur lesquelles furent basés les spots publicitaires diffusés à son de trompe dans tous les foyers marocains. Peut-être qu’un journaliste, professionnel ou intrus, qui sait se rendre heureux avec une simple illusion est infiniment plus malin que celui qui se désespère avec la réalité. Toujours est-il que le corps de la profession demeure souillé, preuve à l’appui. Samedi 5 juillet, la Fédération Royale Marocaine de Taekwondo organisait une conférence de presse suite à laquelle des enveloppes allaient être distribuées aux journalistes au vu et au su de toute l’audience. Il ne s’agit pas d’invitation pour une compétition quelconque mais bel et bien de billets de banque soigneusement «enveloppés» !! Comme ces déclarations sur l’honneur, établies pour des gens qui ont depuis longtemps perdu le leur.