Les footballeurs professionnels ont de plus en plus de mal à se libérer de leurs clubs pour jouer avec l’équipe nationale.
Même si les règlements de la FIFA obligent les clubs à leur donner cette autorisation, il n’en demeure pas moins que les entraîneurs rechignent à appliquer la loi. Poussés par l’ambition légitime de disposer de l’ensemble de leur effectif, ces derniers usent parfois de chantage pour dissuader les joueurs de rejoindre leurs équipes nationales.
L’entraîneur de Lille, Vahid Halilhodzic, n’a-il pas mis Fahmi et Bassir sur la liste des transferts pour qu’ils ne participent pas à la CAN?Aujourd’hui c’est le joueur du PSG, Talal Karkouri qui résume le désarroi des professionnels face ce dilemme. Karkouri ne sera pas du voyage à Bamako faute d’un accord entre son club et la fédération marocaine. Il a fait son choix malgrè lui : «je ne peux disputer la CAN . Ce n’est pas bon pour moi de partir en ce moment. Aucun accord n’a été trouvé entre la fédération marocaine qui me voulait pour le 7 janvier et le PSG qui souhaitait me libérer le 12» C’est triste qu’un joueur soit privé de la CAN pour une question d’indisponibilité pour quelques jours que ce soit vis-à-vis de son club ou de l’équipe nationale. Karkouri , comme bien d’autres joueurs, a été acculé à privilégier sa carrière professionnelle aux dépens de sa sélection pour la coupe continentale. C’est la rançon du professionnalisme qui risque d’être de plus en plus élevé dans l’avenir. Les clubs européens étant affrontés à un rythme soutenu en disputant plus de rencontres en ligue des champions et en coupe de l’UEFA. Le porte-parole de la fédération, Mohamed Gartili, a bien raison de s’inquiéter sur les difficultés que commencent à avoir les professionnels avec leurs clubs. Il pousse même le bouchon plus haut en se posant des questions sur la faisabilité de la sélection des joueurs évoluant à l’étranger. Son ton est formel : «Il devient de plus en plus difficile de créer une cohésion en équipe nationale avec l’amalgame des joueurs locaux et professionnels» Jamais un membre fédéral n’avait contesté cet état des choses, mais quand on connaît le franc parler de Gartili, il est évident qu’il sait de quoi il parle. On ne peut que l’approuver dans son raisonnement. Il devient de plus en plus urgent de repenser la formule actuelle de la sélection nationale.