Chroniques

Hors-jeu : Le calvaire Bouhlal

Mounir Bouhlal fait partie de cette nouvelle génération de basketteurs marocains qui ont donné un cachet particulier à la discipline ces dernières années. Des gaillards aux tailles impressionnantes (plus de 2m) et fins techniciens. Comme ses deux coéquipiers à l’équipe du Raja, Fenjaoui et Arazane, il décide de quitter le club. Si ces derniers ont opté pour l’équipe du WAC, Bouhlal a choisi l’option du professionnalisme sous d’autres cieux. Il avait laissé une très bonne impression lors du championnat d’Afrique des nations qui a eu lieu en Alexandrie le mois d’août dernier et suscité l’intérêt de plusieurs clubs des pays du Golfe. Finalement, il a opté pour le Qatar. La Fédération Royale Marocaine de Basket-ball (FRMB) a soutenu Bouhlal dans son choix et lui a facilité la tâche du transfert. Une fois au Qatar, certains responsables du Raja se sont adressé à la FRMBB contestant la légalité du transfert en question !! Le pauvre Bouhlal n’a rien compris. Alors que ses deux coéquipiers jouent avec le WAC, ce qui signifie que le transfert est en bonne et due forme, son passage au Qatar se trouve soudainement contesté. S’il était resté au pays, même en jouant pour n’importe quelle autre équipe, il n’y aurait eu aucun problème. Des personnes proches de l’affaire avancent que la nature de la contestation du transfert est basée uniquement sur des considérations matérielles. Il semblerait que Bouhlal a mis la main sur une super cagnotte, sans pour autant en faire profiter son club !! Comparée aux sommes que se voient offrir des basketteurs européens en fin de carrière contre une simple présence dans des championnats de la même région, le montant du transfert de Bouhlal est une misère. La foi ne peut aller sans l’espérance. Quand les grimpeurs observent de loin la montagne, tout est obstacle. C’est en avançant qu’ils trouvent des passages. Mounir est un chef de famille, père de deux enfants dont l’un (une fille) souffre d’une maladie chronique qui nécessite des soins de façon régulière. Il n’a pas de travail. Seule son activité sportive lui procure un revenu. Essayer de lui mettre des bâtons dans les roues est une action gratuite et synonyme d’ingratitude envers des talents qui ont donné du punch à un championnat, il y a quelques années, en mal de décollage. Mais attention, une mauvaise action n’est pas plustôt faite qu’elle devient une bonne action, et voici comment : elle punit celui qui l’a faite. Elle se retourne contre lui, et le mord. Il semble qu’elle lui dise : «Ah ! tu as voulu me nuire. Eh bien, je suis juste. Je te châtie». De toute façon, même si cette mauvaise attitude empêche Bouhlal de jouer, il a décidé de ne plus s’approcher d’un panier, même pas pour aller au marché. Il trouvera un autre job pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille. Il n’y a nulle certitude, dès qu’il est physiquement ou moralement possible, que la chose se passe autrement. S’il faut une démonstration pour oser assurer que la surface d’une sphère est égale à quatre fois l’aire de son grand cercle, il n’en faudra pas moins pour empoisonner la vie à un citoyen à travers une méchanceté gratuite!

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