Chroniques

Hors-jeu : Le complexe du colonisé

Pour une fois au moins, un haut responsable marocain de la FRMF est sur la même longueur d’ondes que le public. Avec tout le courage qui lui est reconnu, Hosni Benslimane n’a pas mâché ses mots quand il a fait une déclaration à la BBC au sujet de l’entraîneur de la sélection nationale de football. Faisant fi de toutes les spéculations sur un éventuel départ de Baddou Zaki, le président de la FRMF n’a pas fait appel au Français Philippe Troussier pour occuper le poste de directeur technique des Lions de l’Atlas. Le technicien français ne figure même pas sur l’agenda de la FRMF. Le Général ajoute que Zaki fait du bon travail et bénéficie de toute la confiance de la Fédération. Une bonne gifle sur certaines joues prêtes à se vendre à tout ce qui vient de l’étranger. Ces perturbateurs infiltrés dans des postes de responsabilité  prennent leurs désirs personnels pour des aspirations nationales. Ce qui leur importe, c’est de squatter les hôtels de luxe et parader dans des salles de congrès où règne l’hypocrisie salonarde. Ces arrivistes à la mentalité imbibée de nostalgie post-colonialiste méprisent tout ce qui est purement national. Ils ont le complexe du colonisé. Ils ne veulent pas de Zaki pour la simple raison qu’il est des nôtres. Avant même qu’il ne fasse ses preuves, on le sape, on minimise tout ce qu’il fait sans la moindre raison valable. Si cette logique qui paraît tenir à cœur aux détracteurs de la «Marocanité» de la responsabilisation, ils devraient penser à leurs propres postes. Et dans la foulée, ils n’ont qu’à se retirer et faire appel à des dirigeants et des responsables étrangers, mieux qualifiés pour faire leur travail. Il va sans dire que la plupart des entraîneurs emmenés en fanfare sous la pression et les magouilles des néo-colonialistes n’ont rien apporté à notre football. Après l’humiliation du onze national, l’entraîneur étranger fait ses valises et repart chez lui profiter du compte bien garni grâce à la complicité stupide des «semsaras» nostalgiques. Or pour un coach national dans ce cas précis, il continuera d’en pâtir longuement aux yeux des siens partout où il passe. Souvenez-vous de Blinda après 1994 et de Cuehlo quelques années plus tard. Alors que le premier a subi les foudres du public et de la presse sans essayer de se dérober de sa part de responsabilité, le deuxième n’en avait cure de ce que pouvaient penser les Marocains, du moment que ses centaines de millions n’en étaient pas affectés. Ce qui revient à dire qu’un coach national a plus de raisons de motivation que n’importe quel autre expert extra-terrestre. Laissez Baddou Zaki travailler d’abord et jugez-le par la suite. Le doute sage et vraiment philosophique (s’il existait) consisterait donc à éteindre (ou plutôt à voiler) les lumières qui nous éblouissent, pour juger par un autre organe de l’esprit que celui de sa vue. Douter, c’est sortir d’une erreur, et souvent d’une vérité. Les grossiers personnages, dont la vision déformée voit les choses comme elles sont, et non comme elles devraient l’être étaient derrière l’ancienne coutume scythe d’arracher les yeux d’un cynique pour améliorer sa perspective.

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